[Les géographes face au Covid] Cynthia Ghorra-Gobin : « La pandémie représente un risque inhérent à la mondialisation » Directrice de recherche émérite CNRS-Creda (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), Cynthia Ghorra-Gobin est aujourd’hui l’une des plus fines observatrices francophones des phénomènes de mondialisation et de métropolisation.
Alors que la période estivale touche à sa fin et que les craintes d’une deuxième vague se renforcent de jour en jour, nous l’avons rencontré pour comprendre en quoi la pandémie interroge aujourd’hui l’organisation et l’interconnexion de nos sociétés. Face à l’emballement médiatique, ses propos empreints de mesure invitent à une prise de hauteur bénéfique en cette période chaotique. En tant que géographe, quelles leçons tirez-vous de ces dernières semaines marquées par la crise sanitaire et par les mesures prises pour l’endiguer ?
A l’heure de la multiplication des flux de marchandises et des déplacements de personnes, la transmission des virus entre êtres humains ou encore entre êtres humains et animaux devient une question d’actualité. Oui sans aucun doute. COVID-19 Map - Johns Hopkins Coronavirus Resource Center. Mondialisation et démondialisation au prisme de la pandémie de Covid-19. Le grand retour de l’espace, des territoires et du fait politique. Bibliographie | citer cet article En quelques mois, l’épidémie de coronavirus, partie de Wuhan en Chine, est devenue une pandémie.
Avec la crise due au coronavirus, la souveraineté économique ne fait plus peur au gouvernement. Il aura suffi d’un coup de fil.
Mercredi 13 mai, c’est un Emmanuel Macron « en colère » qui a décroché son téléphone pour appeler Serge Weinberg, le président du conseil d’administration de Sanofi. L’objet de son courroux : les déclarations faites quelques heures plus tôt par Paul Hudson, le directeur général britannique du laboratoire pharmaceutique, assurant que les Etats-Unis seraient « prioritaires » dans la livraison d’un futur vaccin contre le Covid-19. « Les Américains auront le droit à la plus importante précommande, parce qu’ils ont pris un risque pour financer ces recherches avant les autres, dès le mois de février », expliquait le patron à l’agence Bloomberg. Une déclaration « inacceptable » pour le président français, alors que Sanofi est une entreprise tricolore et bénéficie de quelque 150 millions d’euros de crédit d’impôt par an pour financer sa recherche dans l’Hexagone.
La Russie utilisera la géolocalisation pour tenter d’enrayer l’épidémie de Covid-19. Russie 13:03 23.03.2020URL courte.
Un appel de Vincent Lindon: «Comment ce pays si riche…» «Spécialiste en rien, intéressé par tout », comme il se définit lui-même, Vincent Lindon cultive une parole publique rare que la crise insensée que nous vivons a libérée.
Radicalement absent des réseaux sociaux – il n'est ni sur Facebook, ni sur Twitter, ni Instagram, ni nulle part de ce genre –, le comédien a décidé de confier à Mediapart une longue réflexion, lue face caméra chez lui, sur ce que la pandémie révèle du pays qui est le nôtre, la France, sixième puissance mondiale empêtrée dans le dénuement (sanitaire), puis le mensonge (gouvernemental) et désormais la colère (citoyenne). Vidéo : De l’émergence du virus à la pandémie de « fake news » Depuis l’apparition du virus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19, les scientifiques et les États cherchent à en cerner l’origine.
Cette « enquête » est également suivie – voire menée – par des internautes partout dans le monde. Ce mélange des genres et des fonctions a produit un nombre incalculable d’hypothèses. Celle qui semble la plus admise dans la communauté scientifique est une origine naturelle où le virus aurait été hébergé chez la chauve-souris puis transmis à l’homme via un autre animal intermédiaire. Il y a cependant des sceptiques, voire des complotistes, qui créent puis font circuler des rumeurs infondées. À tel point que le Dr Sylvie Briand, directrice du Département pandémies et épidémies de l’Organisation mondiale de la santé, a qualifié d’infodémie, la circulation virale de rumeurs et de fausses informations. Après son article sur l’origine du virus, Eric Muraille, immunologiste, propose une vidéo reprenant les théories crédibles.
Le coronavirus, révélateur d’inégalités à l’échelle mondiale. En Inde comme dans d’autres pays émergents, une partie de la population n’a pas les moyens de la « distanciation sociale » décrétée pour lutter contre la pandémie.
Un facteur aggravant pour la propagation du virus. Un virus ne distingue pas entre riches et pauvres, entre puissants et anonymes, comme le montre la longue liste des victimes de cette pandémie à travers le monde. Pourtant, nous ne sommes pas tous égaux dans la manière de nous protéger, et de lutter contre sa propagation. « Le covid-19 : la fin de la géographie de l’hypermobilité ? », par Gérard-François Dumont. Depuis le progrès des transports aériens et notamment la très forte diminution du besoin d’escales techniques, puis l’essor de la globalisation dans les années 1990, le monde était entré dans une ère d’hypermobilité [1].
Les thuriféraires d’une planète nomade, dédaigneux de ceux qui, tout en aimant le monde, demeuraient attachés à une identité territoriale, s’en réjouissaient. Rapport sur les riches en France. À propos du projet La crise du covid-19 qui frappe massivement la France révèle et accentue encore les inégalités.
Une partie de la France aisée s'est échappée dans les résidences secondaires quand les plus modestes sont confinés dans des appartements surpeuplés. Caissières, aides-soignantes et livreurs sont en première ligne quand de nombreux cadres télétravaillent. Ces inégalités fracturent de longue date notre société : « la France qui gagne » va de mieux en mieux, alors que la précarité du travail et le mal-logement persistent. L’« Internet souverain » russe face au Covid-19. Malgré l’évolution de la pandémie de Covid-19 en Russie, l’état d’urgence n’a pas été déclaré dans le pays : seul un « état d’alerte élevée » est en vigueur à Moscou et dans certaines régions depuis début avril.
Les « congés obligatoires » ne sont que partiellement respectés par une population plongée dans un flou sanitaire, juridique et économique grandissant. Dans ce contexte, la Russie est en train de déployer et de mettre à jour sa stratégie et ses infrastructures numériques, qui font couler beaucoup d’encre depuis des années à cause de leurs (toujours plus) fortes dimensions centralisatrices et autoritaires. Que dit la crise du Covid-19 sur le pouvoir numérique de l’État russe et les défis qu’il pose aux libertés publiques ? L’État russe face au Covid-19 : des ambitions numériques contrariées Les autorités russes ont très tôt préconisé le recours massif aux outils numériques pour contrôler les déplacements des citoyens et limiter la circulation du virus.