Histoire du mensonge – série de podcasts à écouter – France Culture. Civic tech, fake news : les algorithmes, amis ou ennemis de la démocratie ? Il y a une forme de paradoxe qui traverse aujourd’hui notre société numérique. D’une part, Internet, à son apparition et à sa massification, était l’incarnation du retour d’une horizontalisation des rapports sociaux : tout le monde était sur un pied d’égalité derrière son écran, c’était un modèle de partage, de discussion, de réorganisation sur des modèles comme la gratuité, l’échange.
Or aujourd’hui, le marché est dominé par quelques géants qui ont édicté leurs lois, qui se comportent comme des super Etats aux tentations totalitaires, qui sont noyautés par des activistes politiques qui utilisent leurs apories pour diffuser ces fameuses “fake news” et influer sur les processus électoraux. A l’heure où la France est traversée par un vaste mouvement de contestation sociale - qui est né d’une certaine manière de cette organisation horizontale en réseau - les Gilets Jaunes se sont d’abord structurés via Facebook.
Bref : les algorithmes sont-ils les amis ou les ennemis de la démocratie ? Les fake news, miroir grossissant de luttes d’influences. Quel que soit l’angle sous lequel on les observe, c’est sur l’énigme du médium[+] NoteLes travaux de Louise Merzeau s’inscrivent dans le courant de pensée de la médiologie . [1] que ces fausses nouvelles conduisent notre regard. Corps conducteur, milieu, organe : comment les idées se propagent-elles, comment leur circulation transforme-t-elle la réalité, comment le pouvoir s’incarne-t-il dans cette puissance de propagation ? Il est utile de rappeler que tout régime de vérité implique un système de falsification en miroir Sans faire l’anamnèse des pratiques de désinformation — dont l’histoire est logiquement aussi longue que celle de l’information elle-même —, il est utile de rappeler que tout régime de vérité implique un système de falsification en miroir, qu’on peut interpréter comme l’expression simultanée de son autorité et de ses dérèglements plus ou moins intentionnels.
Nos actuelles fake news ne dérogent pas à la règle. Les fausses informations dans l'histoire. La puissance de l’ombre, par Benoît Bréville (Le Monde diplomatique, avril 2018) On savait, depuis les attentats de janvier 2015, la France rongée par un mal souterrain.
Les théories du complot, ces « ferments de haine et de désintégration de notre société », commencent à « miner notre jeunesse », disait-on alors (1). Un second ingrédient est venu s’ajouter à la menace : les fake news, ces « fausses informations » principalement diffusées sur Internet qui saperaient notre démocratie et nécessiteraient une mobilisation générale. Le tocsin fut sonné en janvier 2018 par la parution d’un sondage prétendant que « huit Français sur dix adhèrent à une théorie du complot ». Sa méthodologie est si discutable qu’il s’apparente lui-même à une fake news (lire « Un sondage sur mesure »). Peu importe : les journalistes s’engouffrent dans la brèche. « Fake news, théories du complot, comment lutter ?
Il existe bien des raisons de combattre le conspirationnisme. La soudaine passion médiatique pour la vérité peut toutefois surprendre. La société des fausses nouvelles. Le 4 décembre 2016, Edgar Maddison Welch monte dans sa voiture et fait six heures de route pour se rendre à Washington D.C.
Sa destination : la pizzéria Comet Ping Pong sur Connecticut Avenue. Aussitôt arrivé, Welch entre dans le restaurant armé d’un fusil semi-automatique et tire plusieurs balles à travers une porte verrouillée. Heureusement, personne ne se trouve derrière la porte et Welch est arrêté sans que personne soit blessé. La source de cet acte, c’est la théorie conspirationniste connue sous le nom de Pizzagate, d’après laquelle Hilary Clinton serait à la tête d’un réseau international de prostitution juvénile et de trafic d’enfants.
Après avoir lu, sur divers forums en ligne, que Comet Ping Pong faisait partie des hauts lieux de ce réseau criminel, Welch avait pris sur lui de se rendre en personne sur les lieux afin de sauver les enfants. L’ère de la désinformation Le cas du Comet Ping Pong illustre le danger bien réel que pose la désinformation.