Guerre commerciale : l’Europe s’arme enfin. « Le jour d’après ne ressemblera pas au jour d’avant », promet-il, la main sur le cœur.
Ce jour-là, le 31 mars, Emmanuel Macron rend visite aux salariés de l’usine Kolmi-Hopen, produisant des masques à Saint-Barthélemy-d’Anjou (Maine-et-Loire), près d’Angers. Alors que la première vague de la pandémie de Covid-19 frappe l’Europe, certains pays membres se découvrent, avec stupeur, à court de masques, de médicaments et de matériel médical, en grande partie fabriqués en Asie. L'article à lire pour comprendre la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. "Il va de soi que nous n'avons pas connu de semaines aussi décisives pour le commerce mondial depuis les années 1930.
" Mardi 5 août, le monde se divise en deux catégories : ceux qui paniquent à la lecture de cette phrase, glissée dans un éditorial du quotidien britannique The Guardian, et ceux qui n'ont rien compris à la guerre commerciale qui oppose les deux premières économies mondiales. En l'espace de quelques jours, les Etats-Unis ont annoncé de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises, la Chine a laissé chuter sa devise vis-à-vis du dollar et les marchés financiers se sont jetés par la fenêtre. Or, si le monde vit un moment crucial de son histoire économique, difficile de s'y retrouver pour quiconque ne possède pas la bosse de l'éco !
Subventions à Airbus : l’OMC autorise Trump à sanctionner l’Europe. Un record.
Jamais depuis sa création, en 1995, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’avait imposé de telles sanctions commerciales. L’organisation située à Genève (Suisse) a autorisé, mercredi 2 octobre, Washington à imposer des droits de douane de 7,5 milliards de dollars (6,9 milliards d’euros) sur les importations européennes, en réponse aux subventions illégales versées par le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Espagne à l’avionneur Airbus. Une décision définitive, qui ne peut pas être contestée par Bruxelles. La guerre commerciale menace-t-elle l’économie française ? « Le ying de la protection contre le yang du libre-échange » Les taxes américaines sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises sont entrées en vigueur. Pékin devait rétorquer dans le même temps avec l’imposition de nouveaux droits de douane punitifs de 5 ou 10 % sur des biens américains.
De nouvelles taxes douanières américaines de 10 % sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises sont officiellement entrées en vigueur lundi 24 septembre, faisant peser un risque grandissant sur la croissance mondiale. Faisant fi des multiples mises en garde des économistes et des entreprises, l’administration Trump a imposé ces tarifs douaniers lundi et Pékin devait répliquer ce même jour avec l’entrée en vigueur de taxes de 5 ou 10 % sur 60 milliards de biens américains. Le président américain avait déjà infligé cet été des taxes de 25 % sur 50 milliards de dollars de biens chinois. Et face aux représailles en tout point identiques de Pékin, il a décidé de taxer 200 milliards de dollars de biens supplémentaires chinois.
. « La guerre commerciale est désormais une réalité » Les entreprises américaines inquiètes. FAUT-IL ÊTRE PROTECTIONNISTE ? • Emmanuel Combe, “Comment le protectionnisme détruit l’emploi – Version Intégrale”, Podcast.
Les Etats-Unis taxeront l’acier et l’aluminium importés de l’Union européenne dès vendredi. Pascal Lamy : "Le protectionnisme, ça tape sur les pauvres" L'ancien commissaire européen et ex-directeur général de l'OMC publie Où va le monde ?
(Odile Jacob), dans lequel il plaide pour une redéfinition des missions de l'Europe. Pascal Lamy, ancien commissaire européen et ancien directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a défendu ce mercredi la globalisation et le développement du libre échange. Face à Patrick Cohen, il a condamné le protectionnisme, une notion qui "tape sur les pauvres". Lui défend "un intérêt objectif à l'échange" dans un monde où "les économies sont interpénétrées". La notion de globalisation, qu'il confronte dans son livre Où va le monde ? "Des gagnants et des perdants" Quid alors des entreprises qui souffrent, en France, d'une concurrence accrue ? La question étant surtout comment les pouvoirs publics prennent en charge la transformation du travail et la formation des salariés.
Le libre-échange. L’acier européen en danger. La Chine est aujourd’hui le premier producteur mondial d’acier, fournissant à elle seule 808 millions de tonnes, soit la moitié de la production mondiale.
Une industrie florissante pour le pays asiatique, quand l’Europe peine à conserver ses usines et ses emplois. Ainsi par exemple, à Sestao, en Espagne, ils ne restent aujourd’hui que 140 ouvriers, dans une usine qui en comptait 150 000 dans les années 1970. Moins rentables face aux prix pratiqués par les chinois, les industriels basques ont dû fermer des sites et revoir leur production à la baisse. Édouard Martin, ancien ouvrier d’ArcelorMittal, aujourd’hui député européen socialiste, dénonce cette situation : « On a laissé à l’abandon tout un pan de notre industrie ». Il déplore le laisser-faire des pouvoirs publics face au délitement des industries de base. Bruxelles cherche à renforcer la défense commerciale de l’Union européenne.
La Commission européenne souhaite que les Etats adoptent un texte permettant de mieux se protéger face au dumping d’entreprises étrangères.
LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Par Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) Pas question d’abandonner la partie : cela fait des mois que la Commission européenne, présidée par Jean-Claude Juncker, tente de convaincre une large majorité d’Etats membres d’accepter un renforcement des instruments de défense commerciale de l’Union, alors que les énormes surcapacités chinoises, notamment dans l’acier, menacent des centaines de milliers d’emplois en Europe.
Mais un noyau dur de pays foncièrement libres-échangistes résiste encore. Son propos est simple : l’institution communautaire avait mis sur la table en 2013 une proposition législative visant à rendre plus rapides et plus efficaces les enquêtes antidumping qu’elle lance contre telles ou telles sociétés étrangères. Neuf Etats opposés au texte La Commission voudrait pouvoir imposer... Bruxelles toujours ferme face à l’acier chinois. La Commission européenne a annoncé de nouvelles mesures antidumping.
LE MONDE ECONOMIE | | Par Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Simon Leplâtre (Shanghaï, correpondance) Pas question de baisser la garde face à la Chine, malgré un environnement commercial en passe d’être complètement perturbé par le virage protectionniste américain. Vendredi 27 janvier, la Commission européenne a annoncé de nouvelles mesures anti-dumping contre certains aciers chinois (mais aussi taïwanais), portant à 39 ce type de mesures décidées par Bruxelles dans le secteur de l’acier, dont 17 visant la Chine. Lire aussi : Concurrence : l’Europe cherche la parade au dumping chinois. Tout comprendre au CETA, traité transatlantique entre l’UE et le Canada.
Le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada entre en vigueur jeudi.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Maxime Vaudano Il aura fallu près d’une décennie pour que l’Union européenne (UE) et le Canada parviennent à se doter d’un partenariat commercial. L’accord économique et commercial global (AECG), plus connu sous son acronyme anglais CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement), est provisoirement entré en vigueur jeudi 21 septembre, huit ans après le démarrage des négociations, en 2009. Ses défenseurs le présentent comme l’archétype d’un accord commercial moderne et bien négocié, qui va ouvrir des opportunités aux entreprises européennes sur le marché canadien. Le traité compte toutefois de nombreux détracteurs, qui estiment qu’il menace l’agriculture, les services publics et les politiques publiques favorables à la santé et à l’environnement. Joseph Stiglitz : « Les perdants de la mondialisation sont les premières victimes de Trump » Le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz et l’économiste français Gaël Giraud mettent en garde contre le protectionnisme prôné par le nouveau président américain.
LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Propos recueillis par Marie Charrel et Marie de Vergès Aux Etats-Unis, les perdants de la mondialisation ont voté pour Donald Trump. Ils seront déçus. Pire, le projet protectionniste du nouveau président américain pénalisera d’abord les classes populaires, expliquent le Prix Nobel d’économie (2001) Joseph Stiglitz et Gaël Giraud, chef économiste de l’Agence française de développement directeur de recherche au CNRS. L'Organisation mondiale du commerce (1/3) Du GATT à l'OMC. Libre-échange vs protectionnisme. Libre-échange ou juste échange ? Au-delà du débat économique sur les vertus du libre-échange et du protectionnisme, force est de constater que l'échange avec la Chine est désormais inégal.
Protectionnisme ou libre-échange? L'échange international est-il bon pour la croissance? L'échange international ouvre un accès aux ressources et aux techniques du reste du monde. Il devrait être un facteur de croissance majeur. Mais les bénéfices de l'ouverture sont inégalement répartis et ne peuvent se concrétiser sans un certain protectionnisme. Il y a donc complémentarité entre ouverture et protectionnisme. 1.
Les économistes de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) s'évertuent à montrer, avec un certain succès, que les pays les plus ouverts sur l'extérieur connaissent une croissance plus rapide.