Pour un usage réfléchi des neurosciences en pédagogie
Ce billet est en écho aux billets de Dominique Gros sur ce site et suite à un commentaire d’un de mes contacts sur Google Plus que je reproduis ici : « une légère peur de voir que les neurosciences renforcent la pédagogie de notre « ancien temps », des instituteurs et du béhaviorisme… N’y a-t-il pas eu des théories constructivistes et socio-constructivistes : comment se retrouvent-elles dans les neurosciences ? je m’interroge… » Une compréhension de la neuroscience qui s’arrêterait à identifier des comportements, à les taxonomier, à catégoriser les individus et à automatiser-industrialiser leurs formations en fonction de ces éléments risquerait de réactiver les modèles pédagogiques anciens (académique, béhaviorisme) dont on connait les nombreuses limites. Dès lors qu’on se servirait des neurosciences pour évacuer la relation humaine, indispensable à la formation, on s’exposerait aux plus graves dérives.
L'attention et le contrôle exécutif
Les sciences cognitives ont identifié au moins quatre grands facteurs clés que l’on peut qualifier de « piliers de l’apprentissage » dans la mesure où ils jouent un rôle déterminant dans la vitesse et la facilité de l’ensemble des apprentissages scolaires : l’attention ; l’engagement actif de l’enfant ; le retour rapide d’informations ; et la consolidation quotidienne des apprentissages. Commençons par l’attention, qui peut être définie comme l’ensemble des mécanismes par lesquels le cerveau sélectionne une information et en oriente le traitement. Le psychologue américain Michael Posner distingue au moins trois systèmes attentionnels : l’alerte, qui module globalement le niveau de vigilance ; l’orientation de l’attention, qui sélectionne un objet ; et le contrôle exécutif, qui sélectionne la chaîne de traitements appropriée à une tâche donnée et en contrôle l’exécution. Les systèmes cérébraux d’alerte et de vigilance signalent quand il convient de faire attention.
Les 4 piliers de l'apprentissage d'après les neurosciences
D’après Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique et professeur au Collège de France, les neurosciences cognitives ont identifié au moins quatre facteurs qui déterminent la vitesse et la facilité d’apprentissage. 1. L’attention L’attention est la capacité que nous avons à nous ouvrir à la réalité : l’attention ouvre notre esprit.
Théorie de la charge cognitive - TED6210
La théorie de la charge cognitive a été élaborée à partir des travaux pionniers de Sweller (1988). Elle nourrit aujourd'hui de très nombreuses recherches dans la perspective de instructional theory, puisqu'elle s'intéresse en premier lieu aux implications pédagogiques des connaissances sur les processus cognitifs impliqués dans l'apprentissage (Sweller, van Merriënboer & Paas, 1998). Son développement le plus récent concerne la théorisation de l'apprentissage et de l'enseignement dans le cadre de la psychologie évolutionniste (Sweller, 2003; 2004).
4 informations à connaître par tous sur la manière dont le cerveau apprend
Connaître la manière dont le cerveau fonctionne est un gage pour des apprentissages efficaces. Je vous propose de répondre aux questions suivantes dans cet article, qui pourra aider à la fois les enseignants, les parents, les enfants et les adolescents à l’école et au moment des devoirs : 1. Comment fonctionne mon cerveau ?
P.P.R.E. : l'aide aux apprentissages - Stratégies d'apprentissage
L'Inspection Générale liste un certain nombre de stratégies d'apprentissage, à travers quelques questions relatives à la façon dont l’élève construit ses apprentissages et les met en oeuvre ; parmi lesquelles : “ - Parvient-il à choisir une procédure efficace, qu’elle soit personnelle ou experte, et à mobiliser ce qu’il sait pour répondre à une question nécessitant une prise d’initiative ? - Quelles formes de raisonnements ou de démarches défectueuses peuvent l’amener à développer des conclusions inexactes, ou obtenir un résultat erroné même à partir d’éléments exacts ? - Quel est le comportement de l’élève par rapport aux erreurs qu’il commet, est-il capable de les repérer, d’en analyser l’origine ou les origines ?” Ces questions conduisent à distinguer des opérations intellectuelles à l'oeuvre dans telle ou telle procédure et des styles cognitifs qui privilégient l'une ou l'autre de ces opérations.
L'engagement actif, la curiosité, et la correction des erreurs
Outre l’attention, deux facteurs jouent un rôle déterminant dans les apprentissages : l’engagement actif de l’enfant, et le retour rapide d’informations (feedback). Selon la théorie du « cerveau bayésien », que nous avons examinée dans les années précédentes, l’algorithme fondamental qui permet au cerveau d’ajuster ses représentations du monde extérieur consiste en trois étapes : prédiction descendante, fondée sur le modèle interne actuel ; comparaison de ces prédictions avec les entrées reçues du monde extérieur, ce qui engendre des signaux d’erreur ; utilisation de ces signaux d’erreur afin d’ajuster le modèle interne. Ce modèle du cerveau Bayésien suggère que deux ingrédients sont indispensables à l’apprentissage : la génération d’une anticipation sur le monde extérieur (engagement actif), et le retour d’information sous la forme de signaux d’erreur (en provenance de l’environnement ou de l’enseignant).
5 neuromythes invalidés par les neurosciences
Steeve Masson explique dans cette vidéo qu’il existe beaucoup de fausses croyances sur le cerveau qui sont en fait des neuromythes. 1. Les styles d’apprentissage Les recherche en neurosciences n’ont pas encore réussi à démontrer qu’il existe des styles d’apprentissage propres à chaque individu (auditif, visuel, kinésthésique).
Théorie de la charge cognitive (Comprendre la)
Connaissez-vous la théorie de la charge cognitive ? Elle permet d’expliquer le pourquoi des réussites mais aussi des échecs des personnes en cycle d’apprentissage ou en phase de résolution de problèmes. Elle fut développée par Sweller et Paas mais continue d’intéresser les chercheurs.
Des chercheurs créent une carte 3D du cerveau pour visualiser comment nous comprenons le langage
Chaque jour, nous échangeons des milliers de mots. En famille, au bureau, avec les amis. Comment le cerveau est-il capable de reconstituer le sens des mots. Quels mécanismes se mettent en œuvre pour que nous puissions comprendre ce flux sans fin ?
Neurosciences et éducation : peut-on les marier ?
Inspiré du titre d’un article de Francis Schrag (professeur en philosophie de l’éducation) paru en 2013, la question du mariage entre neurosciences et éducation est au cœur des débats que suscite l’éventuelle application des résultats neuroscientifiques dans la salle de classe. Neurosciences de l’éducation, esprit, cerveau et éducation ou encore neuro-éducation, le vocabulaire ne manque pas pour désigner cette « jeune science », dont l’objectif est de mieux faire connaître le cerveau et les processus cognitifs qui lui sont attachés. La fascination qu’exercent les images du cerveau, les animations 3D ou toutes approches déclarées « brain-based » (basée sur ce que l’on sait, ou croit savoir, du fonctionnement cérébral) engendrent malheureusement de nombreux malentendus. Mais quels sont ses véritables apports au monde éducatif ?
[Dossier] Sciences cognitives et apprentissage
[Dossier] Sciences cognitives et apprentissage – Introduction Introduction Transmission du savoir et apprentissage, un avantage sélectif ? Notre cerveau, «bricolage de l’évolution1» encore aujourd’hui si mystérieux pour la communauté scientifique, est probablement le système biologique qui a fourni à l’homme l’avantage sélectif le plus décisif de l’histoire de l’évolution. Au delà de nous offrir une place bien au chaud au sommet de la chaîne alimentaire, notre cerveau nous a permis de développer les outils et processus de transmission du savoir.