Une société de la requête (3/4) : Subvertir Google
Par Hubert Guillaud le 16/12/09 | 6 commentaires | 1,523 lectures | Impression “Pourquoi sommes-nous si passifs à faire respecter nos droits ?” “Dans une société de la requête, il est intéressant de se demander ce qu’il advient de toutes ces requêtes : quelles normes juridiques s’appliquent aux enregistrements, aux traitements et à l’accès de ces requêtes et si ces normes sauvegardent avec succès les intérêts les plus fondamentaux des utilisateurs des moteurs de recherche”, explique Joris van Hoboken, de l’Institut pour le droit de l’information d’Amsterdam, qui a publié une thèse sur les moteurs de recherche et la liberté d’expression.
Comment se « dégafamiser » et reprendre le contrôle de sa vie en ligne
Par Diane Touré, France Télévisions, Direction de la Prospective. Peut-on vivre, en 2015, sans emprunter les autoroutes de l'Internet accaparé par les GAFA (et même GAFAM avec Microsoft). L’Internet aujourd’hui est devenu un espace où quelques gros acteurs monopolisent 90% du trafic transformant l’internaute en un simple produit marketing. Pour Adrienne Charmet, directrice des campagnes de la Quadrature du Net, intervenue à la conférence The United states of Google il y a quelques jours, les géants d’Internet s’emparent de nos libertés individuelles. Désormais, pour ceux qui veulent reprendre le contrôle de leur identité en ligne, il leur faut penser Internet autrement et bouleverser leurs usages.
Zones bloc note et commentaires : les bons réflexes pour ne pas déraper
Le recours à l'utilisation de zones de commentaires libres, dans la mesure où il permet un suivi des dossiers de clients ou d'usagers n'est pas interdit. Cependant, des règles strictes encadrent cette utilisation puisque ces commentaires peuvent concerner la vie privée des personnes. Ainsi, les informations renseignées ne doivent pas porter atteinte à l'image de la personne ou l'empêcher de bénéficier d'une prestation à laquelle elle peut prétendre. La CNIL a déjà eu l'occasion de prononcer plusieurs mises en demeure et avertissements en raison d'un mauvais usage de ces zones bloc notes. Quelles-sont les règles à respecter et les bonnes pratiques à adopter en la matière ? Règle n° 1 : Avoir à l'esprit, quand on renseigne ces zones commentaires, que la personne qui est concernée peut exercer son droit d'accès et lire ces commentaires !
Géopolitique de l’espionnage, par Dan Schiller (Le Monde diplomatique, novembre 2014)
Les révélations sur les programmes d’espionnage menés par l’Agence nationale pour la sécurité (National Security Agency, NSA) ont entraîné « des changements fondamentaux et irréversibles dans beaucoup de pays et quantité de domaines (1) », souligne Glenn Greenwald, le journaliste du Guardian qui a rendu publiques les informations confidentielles que lui a fournies M. Edward Snowden. A l’automne 2013, la chancelière allemande Angela Merkel et la présidente du Brésil Dilma Rousseff se sont opposées à M. Barack Obama en condamnant les atteintes à la vie privée dont les Etats-Unis s’étaient rendus coupables — et dont elles avaient personnellement été victimes. L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté à l’unanimité une résolution reconnaissant comme un droit humain la protection des données privées sur Internet. Tout d’abord, l’espionnage — l’une des fonctions de la NSA — fait partie intégrante du pouvoir militaire américain.
Google : la possibilité d’un biais
Le moteur de recherche Google indexe les informations accessibles sur le Web. Lorsqu’un internaute effectue une requête, une liste de liens est générée, pointant vers des documents en mesure de répondre au besoin exprimé. De fait, cette hiérarchisation suppose un biais. Un traitement a lieu, à l’issue duquel certains contenus sont mis en avant par rapport à d’autres contenus jugés eux-aussi pertinents… mais moins.
Numérique : les « nouveaux » usages sont-ils si nouveaux
Le numérique n’est pas qu’affaire d'usages et de technologies. Comme l'ont montré Madeleine Akrich, Bruno Latour et Michel Callon dans leur Sociologie de la traduction[+] NoteMadeleine AKRICH, Bruno LATOUR et Michel CALLON, Sociologie de la traduction. Textes fondateurs, Presses des Mines, 2006
L’obfuscation, l’arme du faible
Par Hubert Guillaud le 22/10/14 | 9 commentaires | 5,568 lectures | Impression Sur son blog, Ethan Zuckerman (@EthanZ), directeur du Centre pour les médias civiques du MIT, revient sur une conférence donnée au MIT par la chercheuse spécialiste de la vie privée Helen Nissenbaum. L’obfuscation : une technique pour disparaître ? Face à la collecte et à la tyrannie des données (“vous êtes tyrannisés dans la mesure où vous pouvez être contrôlé par la décision arbitraire d’autrui” dit le politologue Michael Walzer), chacun cherche à résister à sa mesure.
Faux commentaires : dans la nébuleuse des faussaires du Web
Qui est à l'origine des commentaires truqués qui pullulent sur la toile ? Des commanditaires aux petites mains, des agences d'e-réputation au marché noir des forums : tour d'horizon. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Morgane Tual
Internet a-t-il tué la hiérarchie du savoir
Dans le grand public, Internet a semblé souffler un vent de liberté pour certains, car il était devenu possible de publier des textes sans avoir besoin d'un intermédiaire. Si l'on part du principe que les médias tournent en vase clos, ne choisissent pas toujours les bons interlocuteurs (ou experts) et ne représentent qu'une partie de la réflexion qui se fait jour dans la société, c'est une excellente chose. Ainsi a débuté dans les années 2000 la mode des blogs – forme dont la crédibilité a d'abord souffert de son premier usage comme journal adolescent. La victoire des moteurs de recherche (Google) sur les annuaires au début des années 2000 a marqué le triomphe de ce web mis à plat : des robots cherchent partout au lieu de se référer à une liste amoureusement concoctée par l'intelligence humaine des spécialistes. Notre web est devenu « horizontal » et cette manière même de penser a largement renouvelé les discours sur les organisations, voire sur l’éducation.
Confession d'un espion du siècle
C’est une image paisible. Edward Snowden et sa compagne, la danseuse et acrobate Lindsay Mills, font bouillir de l’eau dans leur cuisine moscovite, où Snowden a obtenu, pour trois ans, l’asile politique. Paisible comme cette station de surveillance de l’Agence américaine pour la sécurité (National Security Agency, NSA) à Menwith Hill, au Royaume-Uni. « Men-with » – littéralement « avec les hommes ».
Don’t be evil… until… – Christian Quest
En 13 ans Google Maps sera passé de la gratuité totale, à la gratuité partielle et le 11 juin 2018 au très peu gratuit et très cher ! Lancés il y a plus de 13 ans, en février 2005, les services cartographiques de Google (Google Earth puis Google Maps) ont été une vraie révolution et se sont imposés depuis un peu partout sur le web. Pour mémoire, Google n’a pas inventé la cartographie en ligne, MapQuest ou Michelin (ViaMichelin) étaient déjà présents et le projet OpenStreetMap avait démarré peu de temps avant, mais Google s’est naturellement imposé par ce choix de la gratuité et la possibilité d’intégrer leurs cartes interactives personnalisable sur son propre site. Au fur et à mesure de ces 13 années, Google a restreint les usages gratuits en plusieurs étapes. Le premier changement est intervenu en 2012 où une première série de limites sont mises en place (par exemple une limite de 2500 appels quotidiens à l’API de géocodage). 11 juin 2018… nouvelles règles et nouveaux tarifs !