De la consigne au recyclage , par Grégoire Chamayou (Le Monde diplomatique, février 2019) Par la fenêtre d’une voiture, une main lance un pochon qui va s’éventrer sur le bas-côté de la route.
Les détritus se répandent aux pieds d’un personnage majestueux portant des mocassins. Un Indien coiffé d’une plume. Gros plan. Il vous regarde, face caméra. Il pleure. L’Indien est la nature. Qui se cache derrière le signataire de cet édifiant message publicitaire diffusé en 1971 ? Aux États-Unis, il existait de longue date un système de consigne pour la vente de boissons : le client déboursait quelques cents supplémentaires, qu’on lui rendait quand il rapportait la bouteille vide. Les choses commencèrent à changer dans les années 1930. Généraliser le jetable impliquait bien sûr d’accroître la production de déchets, mais les industriels s’en lavaient les mains. Le basculement fut spectaculaire. À l’été 1936, alors qu’elle lançait sur le marché ses toutes nouvelles bières en canettes, la Continental Can Company s’était payé une grande campagne publicitaire dans la presse.
Leadership en matière de politiques. Cette catégorie récompense les personnes ou les organisations du service public dont les actions et le leadership ont entraîné un changement profond et positif dans la protection de l'environnement au sein de leur pays ou sur le plan international.
Les lauréats du prix “Champions de la Terre” sont sélectionnés par un jury international à l'issue d'un processus de nomination public. Le nombre important de nominations reflète la manière dont un nombre croissant de personnes s’intéressent à ce qu’il est possible de faire et saisissent l’importance des possibilités que présentent la protection et de restauration de la nature.
Les “Champions de la Terre” font partie des personnes dont l'action ambitieuse a conduit aux victoires environnementales qui ont transformé nos sociétés de manière positive. Alerte de 15 000 scientifiques : leurs 9 indicateurs de dégradation de la planète analysés. Dans la revue Bio Science, ce lundi 13 novembre, 15 000 scientifiques du monde entier alertent sur la dégradation sans précédent de l’environnement. Cet appel se fonde sur l'analyse de neuf indicateurs mondiaux, dont l'évolution est suivie depuis 1960 jusqu'à 2016. Cet appel scientifique fait suite à celui de 1992, dans le contexte du Sommet de la Terre de Rio. Les indicateurs d'aujourd'hui reprennent ceux d'il y a 25 ans en poursuivant leur évolution jusqu'en 2016. Voici le détail de ces neuf indicateurs, et leur éclairage par les scientifiques et experts passés récemment sur l'antenne de France Culture : 1/ L'ozone stratosphérique : le seul indicateur au vert, grâce au protocole de Montréal (1987) 2/ L'eau douce : des ressources par habitant divisées de moitié par rapport à 1960 3/ La pêche : les limites d'une pêche soutenable sont dépassées depuis 1992 4/ Les zones mortes maritimes : plus de 600 en 2010 6/ Les espèces vertébrées : diminution de 58% entre 1970 et 2012.
Le dérèglement climatique est trop peu enseigné, de l’école à l’université. En traversant, fin février, le parc naturel du Vercors, terrain privilégié pour observer la nature, Justine Renard a remarqué avec stupéfaction des « papillons citrons et des bourgeons qui commençaient à s’ouvrir ».
Cette professeure de sciences de la vie et de la terre (SVT), qui enseigne au lycée international Europole de Grenoble, se dit « de plus en plus inquiète » des signes évidents du dérèglement climatique, mais aussi, et surtout, de son rôle et de sa responsabilité en tant qu’enseignante. « Je m’interroge sur ce que je dois dire à mes élèves de seconde et de première, confie-t-elle. Article réservé à nos abonnés Lire aussi De Sydney à Vancouver, plus d’un million de jeunes descendent dans la rue pour le climat Portion congrue De fait, le sujet est abordé de façon très inégale dans les programmes scolaires. C’est en terminale, au cours de l’enseignement commun scientifique, que l’enjeu du changement climatique doit normalement être développé.
. « Décloisonner les disciplines » Assurons à nos lycéens une solide éducation scientifique au climat et à la biodiversité ! Nous, scientifiques, enseignants, citoyens et parents d’hier, d’aujourd’hui ou de demain, souhaitons attirer l’attention de nos concitoyens sur un problème qui semble inconcevable en France, trois ans après le succès de l’accord de Paris sur le climat obtenu lors de la COP21 (cliquez ici pour signer l'appel).
Les nouveaux programmes du lycée pour les cinq prochaines années ne laissent pas assez de place pour la transmission des bases scientifiques essentielles à la compréhension des problèmes majeurs que sont le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité, leurs causes, et les solutions permettant d’agir pour les enrayer. Nos lycéens incarnent pourtant la « génération anthropocène », la première à avoir grandi à une époque où les connaissances scientifiques permettent d’affirmer que les activités humaines déterminent et affectent désormais sensiblement les grands équilibres de notre planète.
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