La ville post-Covid du C40. Le réseau C40 (Cities Climate Leadership Group), qui rassemble 96 des plus grandes métropoles du monde, lance un nouveau concept : « la ville à 15 minutes ».
L'enjeu premier est d'éliminer les « déserts » alimentaires. Pendant l'épisode du confinement, les villes ont connu une utilisation accrue de petits magasins d'alimentation de quartier, car les citadins cherchaient à éviter les foules dans les grands supermarchés. Adaptable, réversible, malléable : la ville au temps de la Covid. Comment vivre ensemble, mais à distance ?
"Alors que la ville est le lieu de maximisation des interactions, des rassemblements, des rencontres, qu'elle attire du monde et reste un lieu des possibles, la crise liée à la Covid remet cela en question. Car avec l'épidémie, dans la ville, l'autre est un danger potentiel", constate Luc Gwiazdzinski, géographe et urbaniste à l'Université de Grenoble, et co-auteur de Saturations. La crise sanitaire a rendu nécessaire la désaturation de la ville. "Cela passe par un travail d'adaptation à l'intérieur des maisons, des commerces, des restaurants, etc.
Et à l'extérieur, c'est-à-dire dans l'espace public au sens urbanistique et architectural, mais aussi au sens politique. " Partager l'espace public Agir sur les temps Il existe depuis longtemps en ville des aménagements qualifiés de tactiques, temporaires, réversibles, transitoires, éphémères. Cela a généré au début des années 2000 un certain enthousiasme pour les "bureaux des temps". La ville du 1/4h Carlos Moreno. C’est un concept qui peut se résumer en une phrase et qui a le vent en poupe, particulièrement depuis la crise du Covid-19 : « la ville du quart d’heure ».
Presque un slogan, qui a d’ailleurs fleuri sur nombre de programmes de candidats aux municipales, comme le confirme le chercheur qui en est l’auteur : Carlos Moreno, scientifique franco-colombien, professeur associé à l’IAE de Paris – université Panthéon-Sorbonne. Le concept du cofondateur et directeur scientifique de la chaire « entrepreneuriat, territoire, innovation » a conduit à repenser radicalement l’organisation des villes pour les rendre plus résilientes, polyvalentes et en mesure de restituer aux habitants ce qui leur manque le plus : du temps. [80% reste à lire] Article réservé aux abonnés Gazette des Communes VOUS N'êTES PAS ABONNé ? Découvrez nos formules et accédez aux articles en illimité Je m’abonne. Réflexion sur le chrono-urbanisme. Crédits photo : Extrait du blog de Carlos Moreno. « […] les pouvoirs publics locaux doivent intégrer la dimension temporelle dans l’aménagement urbain.
La ville est combinaison de lieux, de mouvements et de temps. Concevoir, réaliser et gérer les villes exige donc la prise en compte simultanée du cadre bâti, des flux et des emplois du temps. » (Ascher, 1997 : 121) C’est ainsi que François Ascher définit le chrono-urbanisme : soit une nouvelle approche de l’aménagement et ainsi nouvelle conception de l’urbanisme. Comme lui, de plus en plus de spécialistes et chercheurs plaident en faveur d’une lecture plus dynamique de l’espace qui intégrerait pleinement la composante temporelle.
Nuit Blanche à Paris, ouverture des magasins le dimanche, questionnement autour d’un métro 24h/24h, élection de « maires de la nuit » ou d’adjoints chargés des questions relative à la « nuit »[1]… Plus qu’un effet de mode, tous ces événements résultent, entre autres, de ce que F. 1.1 Définitions de la notion 2. Ville du 1/4 h - Carlos Moreno. Par Carlos Moreno, Professeur, Expert Ville intelligente humaine Médaille de la Prospective 2019 de l’Académie d’Architecture Nos villes-monde, partout sur la planète, concentrent encore et toujours l’essentiel de l’activité humaine, mais elles sont encore portées par le paradigme de l’ère du pétrole et de ses impacts sur la voirie et l’urbanisme en général.
L’ère de la voiture omniprésente, associée à un mode de vie fondé sur la propriété de son véhicule comme élément de statut social, est encore présente, mais elle vacille. A l’heure des effets très visibles de l’impact climatique dans nos vies urbaines, une prise de conscience, heureusement, se généralise concernant nos villes devenues irrespirables par le triple effet des émissions produites par les bâtiments, les réseaux de chaleur et de froid, et le transport à essence tous azimuts.
Comment concilier alors le développement irréversible d’un monde urbain avec les besoins impératifs liés à une réelle qualité de vie ? Temporalités urbaines et politiques publiques. 1Évoquer le vocable « politiques urbaines temporelles » ou « politiques territoriales temporelles » est une nouveauté.
Associer les politiques publiques, locales notamment, à des formes de régulation des temporalités urbaines, au moment où celles-ci sont rythmées par l’individualisation des pratiques quotidiennes, peut même apparaître comme une ambition démesurée par rapport aux marges de manœuvre dont disposent les pouvoirs publics locaux. 1 KLEIN E. (2003) - auteur de : Le Temps existe-t-il ? , éd. Le Pommier - lors du séminaire de la DATA (...) 3Par ailleurs, il semble aussi difficile de rassembler par le temps ce qui a été éloigné par l’espace puisque tout gain de temps, dans les déplacements quotidiens, est investi dans l’éloignement spatial, dans le cadre de budgets-temps domicile-travail stables depuis plusieurs années en France hors Île-de-France. 1.1. 8D’autres mutations sont à l’œuvre :