Cartographie de controverses. Quid de la liberté pédagogique dans le plan d’étude romand? Au préalable je veux préciser qu'il ne sera pas question dans ce billet de la pertinence ou non des attentes fixées par le Plan d'Etude Romand (PER).
Ce sujet sera vraisemblablement traité dans un futur article. Il ne sera donc question que du rapport qu'entretient le PER avec la liberté pédagogique. Car s'il y a bien une notion sacrée dans le petit monde de l'enseignement, c'est celle de liberté pédagogique. Chaque enseignant a ses sensibilités propres, ses techniques personnelles et il est largement plus efficace lorsqu'il officie en usant de méthodes qui le mettent à l'aise. Un enseignant dont on force les usages ne sera jamais efficace. Si certaines pratiques doivent être dénoncées avec ardeur, ce n'est pas pour les interdire dans les salles de classe.
Si l'écrasante majorité de mes collègues adhèrent vraisemblablement dans les grandes lignes à ces dires, il semble qu'au niveau des instances dirigeantes ce ne soit pas toujours le cas. Stevan Miljevic, le 16 janvier 2014. Le blog de la liberté scolaire. Les professeurs du public comme du privé sont très attachés à la liberté pédagogique, i.e. la possibilité de choisir par eux-mêmes méthodes et contenus d’enseignement.
Les parents d’élèves sont souvent moins allants pour avoir été parfois confrontés aux initiatives pédagogiques malheureuses de professeurs en mal d’originalité. Le fait d’imposer des programmes contraignants présente à leurs yeux le mérite d’empêcher par exemple certains professeurs de français de passer l’année sur une œuvre littéraire mineure, mal traduite ou déprimante, ou aux enseignants d’histoire de se limiter à la seconde guerre mondiale. Les dirigeants de l’Éducation nationale ont une relation plus qu’ambiguë à la question. Si la liberté pédagogique est reconnue de longue date dans l’enseignement supérieur, il a fallu attendre François Fillon pour qu’elle soit consacrée par la loi pour l’enseignement primaire et secondaire.
Liberté ou autonomie pédagogique? Liberté: Sur mes cahiers d’écolier, […], sur mes pages blanches, […], j’écris ton nom.
Quel beau mot que celui chanté par le poète! Quand on entre dans le métier, les anciens nous le transmettent comme un bien précieux, assorti d’une référence presque magique: le décret du 25 Mai 1950. Décret qui définit le statut des professeurs et auquel on tient comme la prunelle de nos yeux. Y renoncer, ferait courir le risque de remettre en cause notre temps hebdomadaire de travail devant les élèves. Dès que quelqu’un, parent, proviseur, inspecteur se montre trop pressant et nous demande des comptes, on sort notre joker: Liberté pédagogique. En fait, il faudrait surtout défendre son autonomie pédagogique. On doit garder une belle part de liberté dans le cadre de cette autonomie pédagogique, pour éviter le formatage des enseignants, pour protéger notre créativité.
On servira mieux les élèves en défendant avec intransigeance notre autonomie pédagogique plutôt que notre liberté pédagogique (a). Liberté pédagogique. Michel Delord, qui tient un site fort int§éressant sur toutes les questions de pédaggoie, et est la cheville ouvrière du SLECC, a résumé pour moi ce qu’il en est (ce qu’il en fut, aussi) de la liberté pédagogique des enseignants.
Je lui laisse la parole. Le lecteur attentif trouvera à la fin les références qui lui permettront d’approfondir la question.JPB « La liberté pédagogique – Petit Historique C’est un des concepts fondateurs de l’Instruction Publique. Il est défini ainsi par Gabriel Compayré dans le vade-mecum des instituteurs de 1880 à 1920: « Les programmes officiels restent nécessairement un peu vagues dans leur généralité : ils ne développent pas le détail des divers enseignements et se bornent à des indications sommaires. Lorsque G. La liberté pédagogique n’a donc qu’un sens : la liberté absolue de l’enseignant devant sa classe d’utiliser tout ce qu’il estime nécessaire pour enseigner les connaissances définies dans les programmes et le plan d’études.
Liberté pédagogique, un absolu? A la journée de l’innovation organisée par le Ministère le jeudi 27 mars (à la BNF), Vincent Peillon a déclaré : « Enseigner n’est pas un métier d’exécution.
La liberté pédagogique est absolument essentielle pour les enseignants. ». On sait que pour les élèves, percevoir des liens de causalité entre deux phrases ou deux propositions lorsqu’il n’y a pas de connecteur logique (« par conséquent, donc » ou « en effet »…) est souvent difficile et d’ailleurs cela montre la complexité de l’enseignement grammatical qui ne peut se faire à co ups de « leçons » stéréotypées et simplistes, mais c’est une autre histoire… Un lecteur averti, bien sûr, voit dans l’affirmation du ministre ce lien de cause-conséquence.