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Six outils pour faire vivre les biens communs

Six outils pour faire vivre les biens communs
Le concept de bien commun a pris une place importante dans le champ médiatique depuis l’attribution en 2009 du prix (de la Banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred) Nobel à la politologue étasunienne Elinor Ostrom. Cette dernière a produit une oeuvre scientifique immense démontrant magistralement que de nombreux biens communs (des ressources naturelles et des ressources culturelles) peuvent être bien gérées localement par des communautés très diverses qui se fabriquent des normes ad hoc pour éviter l’effondrement de leurs ressources (autrement appelé « la tragédie des biens communs »). Ostrom montre qu’il n’y a pas de recette toute faite, mais qu’il y a bien des principes de base récurrents [1]. C’est une véritable théorie de l’auto-organisation. Tentons d’entrer dans la matière à reculons. L’idée de faire une liste d’obstacles est venue bien tard, suite à de nombreuses discussions, ateliers, débats et conférences. Obstacle 1 : on ne les voit pas Notes

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La place des biens communs dans la transition écologique Les biens communs sont en vogue grâce aux travaux d’Elinor et Vincent Ostrom, mais le terme n’est pas stabilisé et se prête à des usages divers. Au-delà des cas les plus connus comme la gestion des ressources naturelles locales ou le numérique, leur véritable potentiel reste encore à explorer, notamment dans le domaine de la coproduction des services locaux. La « boîte à outils » des experts en politique environnementale abonde d’outils de régulation conçus « par le haut » : que ce soit sous forme des normes de qualité, de l’action directe de l’Etat ou des incitations financières (écotaxes, subsides, marchés des permis…), l’autorité centrale édicte des règles de jeu censées gouverner les comportements des marchés, des individus et des entreprises. La méfiance des décideurs s’accroît encore à l’idée que ces biens seraient gérés en « biens communs », autrement dit partagés par une communauté d’utilisateurs qui se dote elle-même des règles d’usage et veille à leur respect.

OASIS, le portail du Travail social On ne tient plus compte du temps nécessaire au travail, ni des aléas de la relation éducative avec les personnes en difficultés. Les référentiels de compétence vont permettre d’orienter de plus en plus le travail vers la technicité, relativisant ainsi la pensée théorique et critique. Depuis 2002, de nombreuses tensions sont apparues dans les équipes de professionnels du social par rapport à ces questions. Vers un droit de propriété sur les données en Europe ? Le Conseil National du Numérique a rendu, il y a quelques jours, un avis à propos d’une consultation lancée en janvier dernier par la Commission européenne sur la question de la « libre de circulation des données en Europe ». Cela fait un moment que la Commission veut lancer une initiative en faveur du « Free Flow of Data » – la « fluidification des données » – dans l’optique de créer de nouvelles opportunités économiques au sein du Marché unique. L’avis du CNNum est particulièrement intéressant et en voici un résumé : Pour encourager la libre circulation des données, la Commission européenne a annoncé étudier un certain nombre de pistes, législatives ou non.

Histoire et théorie des biens communs numériques - Ritimo Depuis quelques années, les théories des communs sont proposées comme de nouvelles approches pour penser le monde au niveau économique, social, politique et environnemental. La reconnaissance des travaux d’Elinor Ostrom, entre autres, a permis de jeter un nouvel éclairage optimiste, politisé et économique sur la gestion d’une ressource commune dans un contexte d’appropriation privée (capitaliste et néolibérale). Dans ses travaux sur la nouvelle économie politique des communs, Christian Laval analyse quant à lui la place des communs au sein d’une économie politique néolibérale, en faisant un retour critique sur les écarts et les liens entre bien public et bien commun. La théoricienne féministe Sylvia Federici porte quant à elle un regard critique sur cet intérêt croissant pour les biens communs, notamment en ce qui concerne leur récupération capitaliste.

Les biens communs ou le nouvel espoir politique du XXIe siècle Il y a plus de dix ans, Philippe Quéau (qu’on ne lit pas assez) s’exprimait ainsi lors d’une conférence organisée par le Club de Rome (qui a eu raison avant l’heure ?) ayant pour titre Du Bien Commun Mondial à l’âge de l’Information : « L’intérêt public est beaucoup plus difficile à définir que l’intérêt privé. C’est un concept plus abstrait. « Les biens communs nous offrent davantage de liberté et de pouvoir que ne le font l’État et le marché La notion de « biens communs » attire de plus en plus l’attention et l’intérêt de divers acteurs du changement social. Qu’il s’agisse d’écologie, de défense des services publics, de culture ou de technologie, les biens communs – ou, plus simplement, les « communs » – ont pour principal attrait de dessiner une alternative pratique aux logiques de commerce et de contrôle, mettant l’accent sur la coopération et le partage, et redonnant du pouvoir et de l’autonomie aux simples citoyens. La notion de « biens communs » est invoquée à propos de choses très différentes entre elles, depuis la gestion collective des ressources naturelles jusqu’à Linux et Wikipedia, en passant par la préservation des traditions indigènes, les services et infrastructures publics, les coopératives et l’économie solidaire, les jardins partagés et les AMAP… Difficile parfois de trouver un fil conducteur. Basta ! Pourquoi est-il utile de réfléchir à ce qu’il y a de commun entre les communs ? Photo : CC Bindalfrodo

Le logiciel libre et ouvert est mort. Vivent les communs "C’est dans la confusion entre ces deux notions, propriété commune et accès libre, que réside le drame de la tragédie des communs – un drame de la pensée. C’est également dans cette confusion que le succès de cette thèse trouve ses racines, dans la mesure où elle rejoint le prêt-à-penser néolibéral qui régnera sans partage sur les politiques de développement [à partir des années 1980]." Robert Barbault et Jacques Weber, La vie, quelle entreprise ! (2010) Le logiciel « libre et ouvert » fut une belle utopie, née au début de l’épopée de l’ordinateur personnel, et qui mourra probablement avec la récupération quasi-totale de ce mouvement par quelques firmes oligopolistiques, dans le courant de cette décennie. Pourquoi une vie si brève ?

L’histoire méconnue des communs Voici une histoire vraie, qui commence au Moyen-Âge et est directement reliée à l’essor d’Internet et du logiciel libre : l’histoire méconnue des communs. Elle fut exhumée en 1990 par Elinor Ostrom des poubelles de l’Histoire où l’avait projetée un certain biologiste Garrett Hardin par un article de 1968 : « The Tragedy of The Commons ». Histoire et contre-histoire du mouvement des Enclosures L’histoire se passe au Moyen-Âge, dans les campagnes d’Angleterre, où les paysans avaient depuis des temps immémoriaux le droit de couper du bois, des genêts, de récolter du miel ou de mener paître leurs animaux sur des terrains communaux. Ces terrains – landes, forêts, garrigues et autres prés communaux – gérés en commun, n’étaient pas délimités par des clôtures et n’appartenaient à personne en particulier. Crédits : VServat

Présentation du projet : Pour une « économie des biens communs » Entrée libre - confirmation par mail à direction@fph.ch (nombre de places limité) Une rencontre, organisée par la FPH, l'Institut Veblen et Remix The Commons qui sera l'occasion de partager et d'approfondir nos réflexions sur les alternatives aux modèles économiques classiques et aux modes de gouvernance fondés sur le duopole Etat/marché. Face aux crises économique, sociale et écologique, nous sommes nombreux à penser que les « biens communs » représentent une des voies vers une autre économie, et qu'il faut aujourd'hui documenter des expériences réussies, tirer les leçons des échecs, nourrir des propositions opérationnelles et inspirer des choix politiques nouveaux.

Biens Publics, Biens Communs et Communs : retour sur la conférence de Benjamin Coriat ! Jeudi 14 janvier, l’association pour une Économie Sociale et Solidaire (AESS-APIESS) organisait une conférence-débat avec Benjamin Coriat (qui a dirigé l’ouvrage Le retour des communs, la crise de l’idéologie propriétaire) et Simon Sarazin (contributeur aux communs impliqué dans différents communs Lillois) en partenariat avec l’APES et l’Espace Marx. Cet article vous propose de reprendre les éléments essentiels partagés par Benjamin Coriat, mais des différences avec les propos exacts tenus sont très probables. Pour Benjamin Coriat, si les notions de Biens Communs et de Communs sont liées, elles doivent être différenciées. Il a donc commencé par définir à quelles conditions les Biens Communs peuvent devenir des Communs. Les Communs sont un concept ancien qui date au moins du moyen-âge (et on été démantelés progressivement jusqu’au XVIIIe siècle par le mouvement européen des enclosures). Les problématiques modernes autour des Communs ont été réactivées par plusieurs événements :

Quand la propriété intellectuelle devient folle On parle sans cesse des entorses faites à la propriété intellectuelle, au copyright et autres droits d’auteurs. C’est une réalité indéniable, dont on n’a sans doute pas fini d’observer les conséquences, et contre laquelle Etats, sociétés d’auteurs et industries se mobilisent sous des formes diverses : par des discours, des lois ou des accords internationaux. Mais il y a une autre manière de regarder le problème. Récemment, des termes sont apparus - « copyfraud », « copyrightmadness » - qui désignent un phénomène tout aussi prégnant : la propension de la propriété intellectuelle à s’étendre à des objets qui lui échappaient jusque là, à prendre de nouvelles formes, qui touchent parfois aux limites de la légalité.

Rendre autonome la production entre pairs Dans cet article nous décrirons d’abord simplement la mécanique de création de valeur de la production entre pairs, ainsi que le système institutionnel qui émerge autour, pour ensuite voir comment ce système s’insère dans l’économie politique du capitalisme. Enfin nous examinerons s’il est possible de sortir ce système émergent de cette interdépendance, afin de rendre son processus de reproduction "autonome". La question sous-jacente étant : la production entre pairs peut-elle être plus qu’un simple adjoint du capitalisme ? Si oui, à quelles conditions ? La production entre pairs et ses institutions La production entre pairs regroupe tout système de production de valeur ouvert à la participation de toutes personnes capables d’apporter une contribution à l’ensemble, sans besoin de permission préalable, et dont le résultat du travail collectif est mis à la disposition de toute l’humanité sous la forme d’un commun.

Le partage est légitime Le partage de fichiers représentant des oeuvres couvertes par le droit d’auteur entre individus sans but de profit a été rendu illégal au cours des 30 dernières années dans la plupart des pays et dans la plupart des cas. Cela ne m’empêche d’affirmer haut et fort que l’acte de prendre une oeuvre numérique qu’on a acquis et de la copier, la rendre accessible à d’autres ou leur envoyer est non seulement légitime, mais une contribution essentielle à l’établissement d’une culture commune. Je propose de défendre cette position en suivant les points suivants: montrer l’utilité du partage (délimité comme ci-dessus) et sa légitimité même sans autorisation des auteurs, montrer que lorsqu’on l’interdit, les pratiques culturelles appauvrissantes chassent les pratiques enrichissantes, et finalement affirmer que la prohibition du partage sera un jour vue comme un étonnant obscurantisme. 1. Le partage est utile et légitime même lorsqu’il concerne des œuvres dont on n’est pas l’auteur 2.

Comment fabriquer des biens communs en open source ? Il y a aujourd’hui une vraie déferlante selon les secteurs. Voiture, vélo, alimentation / semences /AMAP sont déjà en place, après le logiciel libre. Comment cela peut-il s’élargir en prenant appui sur les vagues du hacking, de la consommation et l'économie collaborative ?

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