Pourquoi la visioconférence met-elle notre cerveau K.-O. (et comment riposter) ? Une réunion d'équipe sur Teams à 10 heures, quatre "conf-calls" avec des clients dans l'après-midi, sans oublier le Skype en famille à 19 heures pour fêter l'anniversaire du petit dernier… Avec la crise sanitaire, la visioconférence s'est imposée dans notre quotidien.
Au printemps dernier, elle est même devenue incontournable pour maintenir le lien social dans nos vies confinées. La revanche du pavillon de banlieue. Longtemps, ils ont dû se justifier.
Répondre aux questions des invités parisiens qui consentaient, moyennant promesse de barbecue, à s’acheminer en RER jusqu’à leur banlieue. « Vous ne vous ennuyez pas trop, ici ? » Longtemps, les habitants des pavillons ont eu de l’espace sans en mener large. Plan B : Comment rendre une ville (vraiment) cyclable. Architecture des Ehpad : la vie en ligne de mire. L’architecture peut-elle sauver des vies ?
La population des Ehpad aurait-elle été moins touchée par le Covid-19 si ces établissements destinés à l’hébergement des personnes âgées dépendantes étaient mieux conçus ? Contactés par téléphone, les architectes Pascale Richter (Richter Architectes et Associés), Xavier Gonzalez et Jean-Pierre Lévêque (Brenac & Gonzalez) reviennent sur les effets de la crise sanitaire et tentent d’en tirer des enseignements. Sur un plan purement prophylactique, d’abord, Xavier Gonzalez et Jean-Pierre Lévêque ont réfléchi à un nouveau type d’organisation de l’espace, mieux à même de protéger les habitants et le personnel de futures épidémies. La lutte contre l’ennui a nourri, chez Brenac & Gonzalez, une réflexion sur la vue comme source de vie.
Le Covid-19, architecte sans diplôme mais pas sans talent. Alors que l’épidémie due au coronavirus Sars-CoV-2 marque le pas, les architectes et les urbanistes peuvent déjà tirer un enseignement de cet épisode : les lieux les mieux adaptés pour faire face à une situation comme celle-là sont ceux qui n’ont pas été prévus pour y répondre.
Plus exactement, ceux qui ont été pensés pour rien de précis. Que ce soit pour le soin, l’habitat ou les déplacements pendant et après le confinement, les endroits les plus gratifiants ont été les plus polyvalents. Les architectes disent qu’il faut construire des bâtiments «capables». Capables de quoi ? Architecture des écoles : aux grands maux les modèles oubliés.
Avant le confinement, l’exposition Bâtir l’école était déjà fort intéressante.
Deux mois plus tard et alors que le retour des enfants à la vie scolaire semble si compliqué, elle devient essentielle (1). Le musée d’Histoire urbaine et sociale de Suresnes (Hauts-de-Seine) où elle se tient relève de la catégorie «petit musée». Il a donc pu rouvrir et ce récit, sous-titré «architecture et pédagogie 1830-1939», montre à quel point dans l’art d’enseigner, la qualité des lieux compte au moins autant que celle des enseignants. A l’heure où les communes bricolent leurs locaux scolaires avec des scotchs au sol pour diriger les flux, des rubalises pour interdire l’accès aux jeux ou aux livres et des effectifs d’élèves réduits de moitié, d’autres modèles auraient-ils pu accueillir le bouleversement d’une pandémie ?
Confinement : « L’exposition au bruit et au silence est très inégalitaire » La pandémie de Covid-19, avec les politiques de confinement mises en place pour l’endiguer, nous a fait basculer d’un monde d’agitation à un monde plus silencieux, du moins en extérieur.
Avec quelles conséquences ? « L’architecture intergénérationnelle implique de remettre à plat nos habitudes » Pour remédier à l’isolement des personnes âgées, mis en lumière par la crise du Covid-19, l’architecte Eric Cassar, fondateur du cabinet Arkhenspaces, préconise le développement de l’habitat intergénérationnel.
Récompensé par le Grand Prix européen de l’innovation Le Monde-Smart Cities en 2017, son concept peine, en dépit de nombreuses marques d’intérêt, à se concrétiser et, notamment, à trouver des investisseurs. Le Covid-19 a révélé l’isolement des personnes âgées en France. Quel lien avec l’urbanisme ? L’urbanisme actuel tend à segmenter les déplacements en fonction des activités et des heures de la journée : on se rend dans le quartier des affaires pour travailler, dans celui des commerces pour faire ses courses, et on rentre le soir chez soi dans un quartier d’habitation. Dans le passé, des expériences d’habitat partagé intergénérationnel ont pourtant existé… Oui, les exemples ne manquent pas. « Les villes doivent s’inspirer de la climatologie urbaine pour répondre à la crise sanitaire » Tribune.
Nos grandes métropoles devraient aller voir du côté de la climatologie urbaine pour répondre aux défis posés par le Covid-19. Aux Etats-Unis comme en France, les quartiers qui paient le plus lourd tribut à la pandémie sont aussi ceux qui enregistrent les plus mauvais résultats en matière de santé publique et d’environnement. Les New-Yorkais les plus exposés à la crise climatique et au Covid-19 sont les mêmes : ce sont les populations des quartiers pauvres et enclavés. Ils vivent dans des logements surpeuplés et malsains, travaillent dans des conditions dangereuses et pâtissent d’un accès limité aux services de santé, aux parcs et à l’ensemble des services publics. La densité n’est pas un problème en soi. Comprendre pourquoi le virus a submergé certains quartiers plutôt que d’autres reste un casse-tête. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : « Les nouvelles configurations urbaines portent en germe des déflagrations écologiques à haut potentiel de viralité »
La « zone de rencontre » est-elle l’avenir du trottoir ? Avec le déconfinement, les trottoirs, délaissés depuis deux mois, ont retrouvé leurs passants.
Mieux, ils sont au centre de toutes les attentions. Alors que la crise sanitaire pousse les citadins à se détourner des transports en commun, les trottoirs gagnent du terrain pour accueillir davantage de piétons dans de bonnes conditions. Quelle architecture pour l’hôpital de demain ? Matériaux, télétravail, espaces modulables… le bureau à l’heure du Covid-19. Pour se réinventer, les villes devraient prendre la clé des temps. Tribune.
La crise sanitaire a mis en évidence notre vulnérabilité et celle de nos organisations et de nos territoires. Elle met également à l’épreuve nos manières habituelles de penser, de gérer et de fabriquer les villes et les territoires. Le déconfinement arrive et avec lui la nécessité de trouver des solutions pour vivre ensemble à distance.
Dans cet incroyable chantier, la clé des temps apparaît soudain comme une piste d’expérimentation : lissage des heures de pointe pour éviter la surcharge des transports en commun, aménagement de pistes cyclables temporaires et de rues lentes, mais aussi imposition de plages horaires strictes limitant la pratique sportive et la durée des sorties. L’approche temporelle devient un signal fort que la crise révèle en pointillé. Aménager les temps pour gagner de l’espace A lire aussiLa ville protège-t-elle des épidémies ? Un urbanisme plus frugal Cette approche temporelle a de nombreux avantages. Une ville plus mesurée. Jacques Rancière : «Le paysage est une métaphore de la coexistence entre les individus»
Et si ces deux derniers mois de confinement nous incitaient à «cultiver notre jardin» ? Le philosophe Jacques Rancière propose dans son dernier ouvrage, le Temps du paysage, aux origines de la révolution esthétique (éd. la Fabrique), une promenade historique dans ces paysages européens du XVIIIe et du XIXe siècle, et surtout dans leur représentation que furent les tableaux mais aussi les jardins. Comment nous représentons-nous ces paysages où nous ne sommes plus physiquement puisqu’ils nous sont encore interdits ? L’auteur s’intéresse à une période brève où l’art du jardin fit partie des beaux-arts. En effet, en 1790, en pleine Révolution française, le philosophe allemand des Lumières, Emmanuel Kant, fait entrer l’art du jardin au rang des beaux-arts alors qu’il n’était jusque-là qu’une partie de l’architecture.
Entre frustration et incertitude, des étudiants en architecture qui « naviguent à vue » - tema.archi. En pleine période de fin d’études, Maryse Bouyeure étudie depuis chez elle, à Rouen. « J’ai passé tout mon confinement ici, et j’y suis toujours. Le déconfinement change très peu de choses pour moi pour le moment. » Étudiante à l’ENSA Normandie, la jeune femme estime profiter d’une situation relativement confortable, en ce qui concerne l'espace mais aussi son équipement pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions.
“Ce qui est difficile avec le temps qui passe et au fur et à mesure que l’on rentre dans les détails du projet, c’est plutôt de ne pas pouvoir échanger autour d’un calque et d’un crayon. Ça pénalise énormément, ça fait retarder la réflexion.” Après l'étape d’analyse qu’elle mène dans le cadre de son atelier d’urbanisme, elle entre désormais dans la phase de dessin du projet. « On trouve des astuces en dessinant de manière numérique ou en filmant ce qu’on a dessiné mais on aurait envie de montrer et de discuter. Sophie Delhay, femme d’intérieurs. A la première rencontre, on n’a pas vu l’architecte Sophie Delhay.
Nous étions au téléphone, elle expliquait un bâtiment d’habitation qu’elle avait conçu à Dijon avec des pièces de 13 m², toutes de la même taille, sans affectation particulière. Ni chambre ni salon, tout cela à la fois grâce à un plan compact et un dispositif de portes coulissantes très malins organisés autour d’un balcon ou d’une terrasse. Moins de matériaux et plus de créativité : vos maquettes en temps de confinement - tema.archi. «Tout ce qui se trouve autour de moi, je l'analyse : la texture, la résistance, la couleur. Ça peut aller d'une simple feuille blanche, à des vieux vêtements découpés en passant surtout par des emballages de nourriture.» « La taille et la qualité des logements doivent être un chantier auquel nous devrons nous atteler » Espace public des villes et distanciation sociale.
Tema.archi : comment nos logements s'adaptent au confinement : vos témoignages en plans. Alissia et Caroline sont confinées à Rome, Thaïs dans une chambre d'hôtel 3 étoiles, Léna en centre-ville de Saint-Brieuc : chacune ont accepté de nous partager graphiquement les évolutions des usages qu'elles font de leur logement, en cette période inédite de confinement : AMC : L'école d'architecture à l'heure du confinement: point de vue d'étudiants. Mesdames, Messieurs, AA : Architectes confiné.e.s. Accueil › Boutique. Le Moniteur: L'école d'architecture à la maison. A la maison, le télétravail a du mal à faire chambre à part.