Les gamines à la dérive de Barbès. Hana* marche d’un pas assuré rue de la Goutte-d’Or, même quand elle tangue.
Ce soir de décembre, à Barbès, dans ce quartier populaire du 18e arrondissement de Paris, tout le monde la salue – commerçants, policiers, passants… Ils le font plus ou moins gentiment. A ceux qui crachent « pute » à son passage, elle adresse un doigt d’honneur et un regard plein de colère. Même geste envers le groupe qui la traite de « Pokémon » – elle est toute petite. Hana est drôle et entraînante. Elle a de grands yeux verts, des joues rebondies couvertes de taches de rousseur et la peau encore veloutée de l’enfance. Son objectif du moment : rejoindre la laverie plus bas, celle dont les tambours sont d’un jaune un peu décati et où la chaleur humide est agréable. Hana achète. « Les stéréotypes et le plafond de verre sont encore puissants » : le long chemin vers la parité dans les directions des entreprises.
Tout un symbole.
Pour la première fois de son histoire, la Bourse de Paris est sur le point d’être dirigée par une femme : Delphine d’Amarzit, 47 ans. Le 15 mars, l’ancienne directrice générale adjointe d’Orange Bank deviendra PDG d’Euronext Paris et intégrera le comité de direction d’Euronext, la société détenant, entre autres, la Bourse tricolore. Une petite révolution dans la finance, secteur encore largement dominé par les hommes. Surtout lorsque l’on sait que le Palais Brongniart, vénérable institution fondée en 1724, a interdit aux femmes de pénétrer dans ses murs jusqu’en… 1967.
Autre symbole, presque aussi fort : d’ici à quelques semaines, Barbara Dalibard, une scientifique de haut vol de 62 ans, va prendre la tête du conseil de surveillance de Michelin – elle aussi sera la première femme à occuper ces fonctions. « C’est historique. Lire la tribune : « Pour des objectifs de mixité contraignants à la tête des entreprises » : l’appel de sept dirigeants de grands entreprises. Paroles de policiers : « Les gens ne savent pas ce que c’est de se faire cracher dessus et caillasser »
Quand il est entré dans la police, en 1981, Eric Verzele avait encore « cet idéal de gosse à la Zorro » : celui de faire un métier où il serait au service des autres. « Je voulais défendre les plus faibles », confie ce fils d’un père mineur et d’une mère femme de ménage, qui a commencé comme « commis de police » avant de finir commandant au sein d’une unité de CRS.
Pendant les trente-six années de sa carrière, ce « flic dans l’âme » a « essayé de défendre ces valeurs ». En 2017, il a craqué. « Culture du chiffre », corporatisme « malsain », syndicats « déconnectés », formation au rabais, manque de moyens ont fini par avoir raison de sa vocation. Eric a renoncé au « métier de sa vie ». « Nous, les CRS, on n’était bons qu’à casser des tentes de migrants.
Quand je le dénonçais, on se moquait de moi. Je suis parti », lance l’homme de 57 ans, aujourd’hui délégué du procureur à Bobigny, où il essaie, de l’extérieur cette fois, d’« apaiser des tensions très vives avec la police ». François Hollande : « Le constat établi en 2015 lors de l’accord de Paris est d’ores et déjà dépassé » Tribune. « Dans la vie publique, il s’agit de trouver la question préalable, celle qui prime tout et sans laquelle aucune autre ne saurait même être posée correctement. » C’est en ces termes qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, le résistant et universitaire néerlandais, Hendrik Brugmans, plaidait pour l’unité européenne.
Il y a cinq ans, les délégués de 195 Etats représentant près de l’ensemble du globe se réunissaient à Paris à l’occasion de la COP21, pour faire du changement climatique le grand enjeu du XXIe siècle. Le 12 décembre 2015, tirant les leçons implacables de la science et conjurant la fatalité de l’inaction, la communauté internationale approuvait à l’unanimité le premier accord universel et différencié pour le climat. Lire l’analyse : L’accord obtenu à la COP21 est-il vraiment juridiquement contraignant ? Soyons lucides sans verser dans le catastrophisme, le constat établi en 2015 est d’ores et déjà dépassé. Barbara Pompili dévoile des premiers arbitrages du projet de loi issu de la convention citoyenne pour le climat. Interdiction de certains vols domestiques, expérimentation de menus végétariens dans les cantines… La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a dévoilé mardi 8 décembre dans Le Parisien les premiers arbitrages du projet de loi issu de la convention citoyenne pour le climat, certains en deçà des propositions des 150 citoyens.
Cinq réunions préparatoires se sont tenues lundi et mardi par visioconférence, avec des ministres, des membres de la convention citoyenne et des parlementaires.