Covid-19 : « On ne vaccinera sans doute pas la population française dans son ensemble » Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la vaccinologue Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’Inserm, étudie de près l’état de la recherche sur les vaccins et les stratégies vaccinales en cours d’élaboration.
Pour Le Monde, elle revient sur l’annonce faite par Pfizer d’un vaccin efficace à 90 %, et répond aux questions soulevées par l’arrivée prochaine d’un vaccin. Partagez-vous l’enthousiasme planétaire suscité par l’annonce de Pfizer, dont le vaccin serait efficace à 90 % ? Bien sûr. Il faut saluer l’exploit : nous savons désormais qu’il est possible de développer un vaccin contre le Covid-19. On ne va pas bouder notre plaisir ! Nous attendons aussi des données sur l’efficacité de ce vaccin sur différents types de population, notamment sur les personnes âgées. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Essais cliniques, production, acheminement… Les six défis de la course au vaccin contre le Covid-19 Ce score de 90 % établit-il un précédent pour les vaccins à venir ? Covid-19 : les signaux d’alerte de poussée de la pandémie se multiplient dans le monde. La statistique, dévoilée mercredi 1er juillet par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), résume à elle seule la dynamique actuelle de la pandémie de Covid-19 : « 60 % de tous les cas recensés jusqu’à présent ont été signalés au cours du mois dernier », a indiqué son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Cette semaine, deux seuils symboliques ont été franchis : au 3 juillet, plus de dix millions de cas d’infection au SARS-CoV-2 ont été détectés dans 188 pays, faisant plus de 500 000 morts – un bilan qui a doublé en deux mois. Si plus de 5,5 millions de personnes ont guéri de la maladie, qui peut prendre des formes longues et occasionner des convalescences tardives, l’épidémie est donc « loin d’être finie » et « s’accélère » même, a mis en garde, lundi 29 juin, l’OMS. A commencer par les Etats-Unis, où le nombre de nouveaux cas a connu une flambée spectaculaire ces derniers jours, obligeant certains Etats à réintroduire des restrictions d’urgence. Jean-Pierre Dupuy : « Si nous sommes la seule cause des maux qui nous frappent, alors notre responsabilité devient démesurée »
Jean-Pierre Dupuy, né en 1941, a été formé à la logique et aux mathématiques à l’Ecole polytechnique avant de se tourner vers la philosophie des sciences et des techniques, puis la philosophie morale et politique.
Il a longtemps enseigné ces disciplines à l’Ecole polytechnique puis à l’université Stanford en Californie, où il a animé cette année un séminaire de recherche sur le problème du Mal. Il enseigne aussi au Brésil, avec lequel il a des liens familiaux, les fondements philosophiques de l’écologie politique. Très tôt, collaborant avec Ivan Illich, il s’est intéressé à la critique de l’économie politique et à la philosophie sociale anglo-américaine, d’Adam Smith à John Rawls (dont il publie en France l’ouvrage majeur, Théorie de la justice), dont il tire le livre Le Sacrifice et l’Envie. Le libéralisme aux prises avec la justice sociale (Calmann-Lévy, 1992). En 1982, il crée à Polytechnique le Centre de recherche en épistémologie appliquée (CREA). Coronavirus : un corticoïde réduit d’un tiers la mortalité chez les patients les plus atteints par le Covid-19. Un corticoïde peu coûteux et largement disponible, la dexaméthasone, améliore sensiblement le pronostic des patients les plus lourdement atteints par le Covid-19 : selon des résultats préliminaires de l’essai clinique britannique Recovery, rendus publics mardi 16 juin, ce traitement réduirait d’un tiers la mortalité des patients placés sous assistance respiratoire mécanique et d’un cinquième chez ceux recevant simplement de l’oxygène.
Ces proportions, rapportées aux taux de mortalité observés chez les patients recevant un traitement standard, signifie qu’un décès pour huit patients sous respirateur et un décès pour vingt-cinq patients sous oxygène seraient évités par la prise de ce traitement. Coronavirus : au cœur de la bataille immunitaire contre le virus.
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L’abréviation « JHU » a fait irruption dans tous les journaux (dont Le Monde) et les parents d’apprentis scientifiques se sont mis à lorgner Baltimore, ville côtière du Maryland, qui abrite cet établissement à l’orthographe inhabituelle : Johns – avec un « s » – Hopkins University.
Depuis le début de la pandémie due au SARS-CoV-2, cette institution tentaculaire – à la fois hôpital réputé, école de médecine reconnue, centre de recherche international et université pluridisciplinaire – est devenue la vigie incontournable de la maladie et de son avancée sur la planète. Depuis, ses experts se succèdent sur toutes les chaînes de télévision américaines, y compris la très conservatrice Fox News, dont nombre d’animateurs affichent pourtant un rapport assez distancié avec la science.
Plusieurs des responsables de JHU ont aussi été auditionnés par les élus du Congrès américain, désireux de mieux comprendre la propagation et l’étendue du Covid-19. Marcel Gauchet : la crise du coronavirus montre que « nous ne jouons plus dans la cour des grands » Historien et philosophe, Marcel Gauchet est directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess) et rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard).
De quoi la crise sanitaire qui a touché la France a-t-elle été le révélateur ? Nous avons pris conscience de l’extrême vulnérabilité de notre système de fonctionnement collectif. Nous vivions sans aucune anticipation stratégique d’une telle menace, alors que les épidémies, en Asie, sont une préoccupation familière. Face au coronavirus, la désillusion française. L’hôpital public, Jeanne en connaît toutes les forces et les faiblesses.
Depuis plus de dix ans qu’elle fréquente ses couloirs, elle pensait avoir « tout vu ». Gériatre dans un hôpital francilien, rompue au manque de moyens structurel, elle ne s’attendait pas néanmoins à vivre « ça en France, en 2020 », raconte-t-elle encore choquée. Dans son unité dédiée aux personnes âgées, on n’a pas l’habitude de voir autant de gens mourir. L’arrivée du Covid-19, particulièrement dangereux pour cette catégorie de la population, a malheureusement changé la donne. L’hôpital où travaille Jeanne ne disposait pas en mars de places suffisantes dans la morgue. Pour cette médecin, comme pour les autres soignants, les familles des victimes et la société française en général, la crise du Covid-19 a été une épreuve que personne ne pensait raisonnablement avoir à traverser aussi difficilement dans une nation riche comme la France.
C’est que la sixième puissance mondiale a manqué. Coronavirus, Ebola, rage : pourquoi les chauves-souris sont à l’origine de ta... C a M'inte resse N462 Aou t 2019 fragment. Coronavirus : la prise en charge rapide des malades a permis d’éviter la crise sanitaire à Hongkong. A l’entrée des urgences de l’hôpital Ruttonjee de Wan Chai, l’un des 47 hôpitaux publics de Hongkong, les ambulances débarquent leurs civières à intervalles réguliers.
Ce sont des urgences de routine, sans lien avec l’épidémie de Covid-19. « De toute façon, c’était très rare de voir un malade atteint du SARS-CoV-2 arriver en ambulance. Toute notre stratégie a consisté à soigner le virus dans les premières phases, quand c’est encore facile », explique en guise d’introduction le docteur Raymond Liu, chef du service de médecine respiratoire et maladies infectieuses. Aux premières loges. La France et les épidémies : 2011-2017, la mécanique du délitement. L’ambiance est à la fois joyeuse et studieuse dans le bureau de Marisol Touraine, à l’Assemblée nationale.
En ce début du mois de mai 2012, la députée socialiste d’Indre-et-Loire est en pôle position pour récupérer le portefeuille de la santé dans le futur gouvernement. Autour d’elle, ses conseillers, dont Benjamin Griveaux et Gabriel Attal, les macronistes de demain. Pour les collapsologues, la crise du Covid-19 accélère la quête de l’autosuffisance.
Emmanuel Cappellin s’est surpris à vivre la crise du Covid-19 dans « une forme de normalité ». « Pas dans le sens “on vous l’avait bien dit”, mais juste parce que ça fait partie des soubresauts qu’il va y avoir de plus en plus, symptômes d’un système à bout de souffle », estime le documentariste drômois, qui navigue depuis plusieurs années dans les théories de la collapsologie. Popularisée en France par Pablo Servigne, la collapsologie explore la vulnérabilité de nos sociétés face à divers risques systémiques – crise financière, épuisement des ressources, changement climatique, etc. –, qui les menaceraient d’un effondrement dans un avenir proche.
Pour ses partisans, la crise du coronavirus a fortement fait écho aux scénarios lus et entendus dans la sphère « collapso ». La France et les épidémies : 2010-2011, le changement de doctrine. Il n’en peut plus. En cinq ans passés à la tête de l’incontournable Direction générale de la santé (DGS), où il a été nommé en mars 2005, le professeur Didier Houssin s’est rarement senti aussi amer qu’en ce printemps 2010. Nicolas Hulot : « Le monde d’après sera radicalement différent de celui d’aujourd’hui, et il le sera de gré ou de force » Il appelle de ses vœux un « nouveau monde » pour rebâtir sur celui mis à genoux par l’épidémie de Covid-19. La France et les épidémies : 2005-2007, le temps de « l’armement » Barré du tampon « Confidentiel », le rapport date du mois d’avril 2005. La France et les épidémies : 2007-2010, l’apogée du principe de précaution. La voix est claire, le ton incisif.
Ce vendredi 3 avril, en fin de matinée, Claude Le Pen, 72 ans, considéré comme le meilleur économiste de la santé du pays, nous livre, lors d’un échange vidéo, les clés du « désarmement » sanitaire national, autrement dit la manière dont la France, dans les années passées, a baissé la garde face aux risques d’épidémie. Le 1er avril, déjà, pour Le Monde, il avait publié une tribune remarquée. Muhammad Yunus : « La crise du coronavirus nous ouvre des horizons illimités pour tout reprendre à zéro » Tribune. Jane Goodall : « Prenons conscience que la pandémie est liée à notre manque de respect pour le monde naturel » Tribune. L’OMS met en garde contre les « passeports immunitaires », faute de données suffisantes sur les risques de réinfection.
Le Covid-19, maladie virale multicible. C’est peu dire que la maladie Covid-19 est une pathologie qui se distingue de ce que l’on observe dans d’autres infections virales respiratoires. « Cette infection peut entraîner des symptômes extra-respiratoires, certains atypiques, comme des troubles neurologiques isolés tels qu’une perte de l’odorat – anosmie – et une perte du goût – agueusie –, ou encore des atteintes vasculaires des extrémités se manifestant sur le plan dermatologique par de pseudo-engelures des doigts et des orteils », note Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat (Assistance publique-Hôpitaux de Paris). « Ces manifestations isolées ont été initialement des pièges cliniques pour l’identification des malades », souligne ce spécialiste.
Au caractère atypique de la symptomatologie s’ajoute une chronologie également particulière. « Le début de la maladie est souvent assez peu symptomatique. Cela ressemble à une grippe lorsqu’il y a des signes généraux. Il s’ensuit parfois une tempête inflammatoire. « StopCovid est un projet désastreux piloté par des apprentis sorciers » Tribune. Dépistage du coronavirus : les raisons du fiasco français sur les tests. Coronavirus : quels pays ont commencé à assouplir les mesures de confinement, et comment. Plus de 167 000 morts et deux millions de cas recensés dans 193 pays et territoires depuis l’apparition de la maladie, mi-décembre 2019 en Chine. Anders Tegnell, le « Mister Corona » suédois, parie sur l’immunité collective. Lars Tragardh : « La Suède lutte contre la pandémie due au coronavirus à travers la “liberté sous responsabilité” » Pourquoi nos modes de vie sont à l’origine des pandémies.
Quand et comment pourrons-nous ressortir de chez nous ? Les enjeux du « déconfinement » expliqués en schémas. La question à se poser sur la fin du confinement n’est pas seulement « quand », mais aussi « comment ». Car, au fil des semaines, se dessine un scénario beaucoup plus complexe qu’une levée pure et simple des mesures mises en place en France contre le Covid-19 depuis le 17 mars à midi. Le coronavirus, fabriqué à partir du virus du sida ? La thèse très contestée du professeur Montagnier. Coronavirus : plus résilient, plus sobre, plus solidaire… des pistes pour imaginer « le monde d’après » Coronavirus : le climat sera-t-il au cœur des plans de relance de l’économie ?
Après le coronavirus : « Un autre monde est peut-être possible, mais il n’adviendra pas » Paris se vide et s’arrête… comment un mois de confinement a changé la capitale. Dominique Méda : « Il nous faut réussir le tour de force de transformer la situation en prélude à la reconversion écologique de nos sociétés » Coronavirus : le SARS-CoV-2 est-il sorti d’un laboratoire ? « Si nous ne changeons pas nos modes de vie, nous subirons des monstres autrement plus violents que ce coronavirus » François Jullien : « La pandémie due au coronavirus peut nous permettre d’accéder à la vraie vie » Les écoles vont rouvrir progressivement à partir du 11 mai : ce que l’on sait, ce que l’on ignore encore. Coronavirus : au Danemark, les élèves ont repris le chemin de l’école. Coronavirus : les enfants et adolescents moins touchés mais pas totalement épargnés. Coronavirus : « Gardons-nous de tomber dans une réactivité maladive, viro-induite, sociale et politique » Une levée du confinement sans mesures strictes de tests et d’isolement serait inefficace, selon une étude de l’Inserm.
Coronavirus : immunité, traitements, tests, incubation, les réponses aux questions que vous nous avez posées. Une levée du confinement sans mesures strictes de tests et d’isolement serait inefficace, selon une étude de l’Inserm.