« La métropolisation du monde est une cause de la pandémie » Guillaume Faburel est professeur à l’Université Lumière Lyon 2 et enseignant à Sciences Po Lyon, chercheur à l’UMR Triangle.
Il est l’auteur de l’ouvrage Les métropoles barbares (Passager clandestin, rééd. 2019). Reporterre — Le coronavirus est-il une crise sanitaire due à la métropolisation ? Guillaume Faburel — Oui, en grande partie. Pour rappel, le foyer de la pandémie est Wuhan. Cette métropole de Chine a vu sa population croître de près de 30 % depuis 2000, pour atteindre onze millions d’habitants. « Les gilets jaunes ? Avec nos enfants ça fait 30 ans qu’on est dans la merde, nous ! » Le 17 novembre 2019 marque un an de mobilisation des « gilets jaunes », mouvement spontané et protéiforme qui a émergé suite à l’annonce d’une taxe sur le carburant en France.
De nombreuses autres mesures et les réponses du gouvernement face aux manifestations les samedis dans de nombreuses villes françaises – mais aussi à leurs abords – ont donné lieu à d’innombrables débats sur un mouvement fédérateur. Pourtant, comme je le montrais dans un article précédent ce mouvement a eu du mal à s’imposer dans ce que les médias nomment « les banlieues ». Pourquoi ? Est-ce à dire que ces espaces ne seraient pas politisés ? Ou n’est-ce pas plutôt que les paroles des jeunes et moins jeunes « héritiers des quartiers populaires » rencontrés ne trouvent pas écho en dehors des épisodes de violence régulièrement rapportés dans la presse ? Gentrification et pauperisation. Gentrification et paupérisation au coeur de l'Île-de-France. La question sociale et son intrication avec la dimension spatiale a fortement ressurgi avec le mouvement des gilets jaunes.
Beaucoup d’encre a coulé pour en décrypter les tenants et aboutissements possibles. Côté social, la hausse continue des dépenses contraintes (logement, remboursement d’emprunt, charges, transports, …) - dont le prix du gasoil n’est qu’un détonateur - le sentiment d’injustice fiscale, et l’absence de perspective pour nombre de ménages ont alimenté la révolte. Serge Paugam : « Le regard des riches sur les pauvres signale un danger pour nos sociétés »
C’est à l’exploration de ce lien qu’est consacrée l’enquête comparative menée par les sociologues Serge Paugam, Bruno Cousin, Camila Giorgetti et Jules Naudet.
Choix du conjoint : l’entre-soi des nantis. « Qui se ressemble s’assemble », telle a longtemps été la loi en matière de choix amoureux.
Dès 1964, le démographe Alain Girard avait montré que « la foudre, quand elle tombe, ne tombe pas n'importe où » mais unissait, bien plus souvent que ne le voudrait le hasard, des individus de même milieu social. Cinquante ans plus tard, cette logique de reproduction sociale s’est nettement assouplie, selon le sociologue Milan Bouchet-Valat.
S’appuyant sur une série d’enquêtes sur l’emploi menées annuellement par l’Insee, il montre qu’entre 1969 et 2001, le nombre de couples (mariés ou cohabitants) homogames a baissé de 30 % à 50 % selon le critère retenu. Le taux de couple endogame du point de vue du diplôme est par exemple passé de 47 % en 1969 à 27 % en 2011. Les pauvres et les riches vivent dans des quartiers de plus en plus éloignés. Dans le cadre d'un rapport intitulé Socio-Economic Segregation in European Capital Cities, les chercheurs ont étudié l'évolution de la ségrégation sociale entre 2001 et 2011 dans 12 capitales européennes.
Madrid serait la capitale la plus touchée par le phénomène suivie de Tallinn, Londres, Stockholm, Vienne, Athènes, Amsterdam , Budapest, Riga, Vilnius, Prague et Oslo. Les scientifiques expliquent cette ségrégation par une inégalité croissante due à la globalisation, la restructuration de l'économie et du marché du travail et de la politique néolibérale. EUROPE - Les "poor doors" : cachez ces "pauvres" que Londres ne saurait voir. Vers la « Ville Marchandise » LA CITE GRECQUE, FONDEMENT DE LA DEMOCRATIE : Au plus loin que l’on remonte, la ville a un rapport fondamental avec la société [1], au sens social du terme.
La cité grecque [2], est à l’origine de la démocratie, « pouvoir du peuple », car dans la cité, ceux qui décident de la gestion de la ville sont les « citoyens associés », fondement de la démocratie. La ville définit de ce fait, un rapport social qui fait du citoyen, le décideur politique suprême. Si l’on y rajoute le fait, que notre Révolution en créant la République, a défini « l’intérêt général », et non l’intérêt privé, comme objectif de la République, on trouve bien dans la ville, la commune, les fondements de la Démocratie, ceux du peuple souverain, des « citoyens associés ».
Cette approche conceptuelle doit cependant être relativisée. La Ville en tant que telle n’est pas automatiquement, un espace démocratique, la ville est à la fois objet, espace et support d’affrontements sociaux, car la ville est un rapport social. Les villes privées, utopie du XXIe siècle. Politique Valls évoque un remaniement, Duflot ferme la porte +VIDEO Manuel Valls n’écarte pas un remaniement du gouvernement après les mauvais résultats des départementales.
L'ancienne ministre écologiste du... Conjoncture Emploi, investissement : ce que prépare Manuel Valls Dimanche, le Premier ministre a promis de « nouvelles mesures » en faveur « de l’investissement public et privé » ainsi que pour « favoriser la... Valls : journée câlinothérapie avec les députés PS Participation ce matin à la réunion hebdomadaire des députés PS, réponse aux questions du gouvernement cet après-midi : après la défaite, le Premier... Albanie : comment Tirana se débarrasse des pauvres pour faire de la place aux riches.
Tirana a bien changé depuis la chute du communisme en 1991.
En moins de 25 ans, sa population a presque été multipliée par quatre, passant d’un peu plus de 200 000 à près de 800 000 selon les estimations hautes. Une croissance exponentielle qui a relégué les plus pauvres loin en périphérie. « On érige entre "eux" et "nous" le mur qu’on cherche à abattre » – Thomas Kirszbaum. Que vous inspire le retour en force des thèmes de la « ségrégation » et de la « mixité sociale » dans la bouche des responsables politiques, après les attentats de janvier 2015 ?
La résurgence de la question de la ségrégation urbaine, immédiatement après une vague d’attentats, oriente vers une réponse territoriale à la question du terrorisme. Or celui-ci est structuré à l’échelle planétaire et fonctionne selon une logique de réseaux, sans inscription territoriale évidente hormis cet espace très particulier qu’est l’univers carcéral. Croire en un déterminisme spatial du terrorisme n’a pas grand sens : si les conditions de vie urbaine ou la composition sociologique d’un quartier devaient prédisposer à de tels actes, alors les terroristes seraient infiniment plus nombreux ! La volonté de « casser les ghettos » ou encore d’« en finir avec les banlieues » est-elle à nouveau à l’ordre du jour du gouvernement avec ces récents événements ?
Attention aux biais statistiques ! La gentrification à San Francisco. Certes, l’image passe bien, elle est colorée, elle est drôle, non-violente et créative. Cette image, c’est celle du blocage d’un bus Google par le groupe militant de San Francisco nommé Heart of the city collective, qui s’efforce d’intervenir dans l’espace public pour contester le désormais connu programme de private shuttles dans la ville de San Francisco. Ce programme consiste, depuis le milieu des années 2000, pour les grandes compagnies de la ‘tech’ comme Google, Yahoo, Facebook parmi d’autres à mettre à disposition de leurs employés qui résident à San Francisco un service de bus privés pour les amener sur leur lieu de travail, souvent à plus d’une heure de trajet dans le sud de la baie.
Il est estimé que le système de transport permet à 35 000 employés de se déplacer de San Francisco vers le sud de la baie. Sauf que quelque chose coince depuis quelques mois, et les raisons sont nombreuses. En France, les riches se marient de plus en plus entre eux L'amour n'est pas aveugle. Les ressemblances, qu'elles soient physiques ou sociales, favorisent le rapprochement des personnes et la création d'un couple. « Qui se ressemble s'assemble », dit l'adage, soutenu par les études sur la conjugalité des Français. Au-delà du diplôme, de la classe sociale, on serait même attiré par une personne ayant des traits physiques semblables aux siens. Bien qu'inconscient, ce rapprochement dû à la ressemblance est prouvé. Mais depuis quelques années, les choix s'ouvrent et ébranlent l'inexorable mécanique de reproduction sociale qui prévalait autrefois. En général, on choisissait un conjoint du même niveau de diplôme ou de la même origine sociale.
Un phénomène en net recul. L’« apartheid » en France ? Pourquoi les mots de Manuel Valls marquent une rupture. « Gentrification ou ghetto », décryptage d’une impasse intellectuelle. La notion de gentrification se serait-elle embourgeoisée ? La question apparaîtra saugrenue si l’on garde à l’esprit le sens initial de cette notion : la gentrification désigne les processus d’embourgeoisement des quartiers populaires, en insistant sur les violences sociales et symboliques qui accompagnent d’ordinaire ces processus (éviction d’habitants ou de commerces populaires, complication de l’accès au logement, financement d’équipements ou d’événements en décalage complet avec les demandes des populations locales, etc.). Elle l’est en revanche beaucoup moins en regard des positions énoncées par plusieurs géographes ou sociologues dans les grands médias ou auprès d’agences d’urbanisme. Cette lecture des transformations contemporaines des quartiers populaires, désormais partagée par de nombreux responsables politiques, aménageurs, architectes ou opérateurs immobiliers, comporte, à nos yeux, plusieurs lourdes erreurs de perspective.
La gentrification ou la mort. « Trendsetting cities » : les modèles à l’heure des politiques urbaines néolibérales. Dossier : Actualité des modèles urbanistiques Début 2012, aux États-Unis, un projet d’un genre nouveau est annoncé. Il s’agit de créer de toutes pièces une ville de 15 km² dépourvue d’habitants, dans laquelle seront expérimentées des innovations technologiques dans le domaine de l’urbanisme, des transports ou de l’environnement. Ce projet, baptisé « CITE » (Center for Innovation, Tests and Evaluation) et situé au Nouveau-Mexique, ne constitue qu’un cas parmi d’autres de « villes laboratoires » telles qu’il s’en développe sous le label d’ecocity dans de nombreux pays des Suds (Masdar City à Abou Dhabi, Songdo en Corée du Sud, Tianjin en Chine, etc.).
Il est toutefois révélateur d’une nouvelle tendance de l’urbanisme contemporain dans lequel l’expérimentation, la course aux innovations et surtout la production de modèles semblent avoir pris une place sans précédent. 15. Les gated communities en France. Introduction Le processus de séparation spatiale des classes sociales n’est pas un phénomène récent en France, déjà au XIXe siècle des villas se construisaient dans les bois de la périphérie parisienne, créant des espaces résidentiels exclusifs.
Bunker Palace : un avenir architectural sans ruines ? « CRAP. "La majorité des constructions entreprises par l’homme défient frontalement la nature. Marie_Noumea : Multiplication des rues privées... La gentrification, moteur de tensions sociales et raciales. Affinités sélectives H/F. Atlantico : L'égalité homme-femme a progressé ces dernières décennies, le monde professionnel s'étant "féminisé" dans de nombreuses branches. Quel a été l'impact de cette évolution sur les inégalités de revenus des différents ménages dans les pays développés ?
Les inégalités sociales se sont-elles accrues, comme le suggère une étude internationale menée par des économistes (ici et là) ?