Féminisme, racisme et harcèlement de rue
J’ai reçu récemment un commentaire en réaction à mon article-témoignage sur le harcèlement de rue. J’ai hésité longtemps et finalement décidé de ne pas le publier car il va à l’encontre de mes critères de modération. Je le considère en effet comme raciste, mais ce racisme n’est pas évident pour tout le monde, donc je considère utile de m’expliquer sur ce sujet ici. Le commentaire en question:
Comprendre le colorblind(ness) - Le blog d'Émy
Le « colorblind / colorblindness », est à l'origine un terme médical désignant le daltonisme. Mais spécifiquement, dans le cadre du racisme, le « colorblidness » est un argument souvent utilisé (par les blanc-he-s essentiellement) consistant à dire « moi, je ne vois pas les couleurs », pour dégager toute accusation de racisme. Le privilège est quand tu penses que quelque chose n’est pas un problème parce que ça n’en est pas un pour toi personnellement. Et pourtant… Pourtant, cette façon de présenter les choses est déjà raciste en soi (en plus d'être profondément égocentrique) pour plusieurs raisons : Cette façon de présenter les choses est une façon de dire que l'on ne voit pas et surtout que l'on refuse de voir les problématiques liées au racisme (les discriminations à l'embauche, au logement et aux loisirs, les contrôles au faciès, l'exotisation sexuelle, etc.).
Non, l'antiracisme politique n'est pas "racialiste" !
« En dehors du fait que l’émergence d’un antiracisme politique constitue une menace pour la stabilité des rapports raciaux au sein du gauchisme , cette émergence a aussi fait de ce sujet une thématique politique incontournable. Il faut donc s’y positionner le plus rapidement possible, quitte à donner la parole à n’importe qui, quitte à ce qu’il dise n’importe quoi, et d’ailleurs tant mieux : plus c’est polémique et plus ça buzze. On a donc pu voir une partie des milieux libertaires se mettre à discuter le plus sérieusement du monde des racialisateurs, sur la base de textes écrits par des personnes parfaitement ignorantes du sujet, au mépris de tout le travail déjà réalisé par des personnes concernées et des antiracistes sérieux. On surfe ainsi sur l’effet de mode pour produire du bavardage dans lequel on ne dit rien parce que le but n’est pas d’élaborer une méthode, ni même de produire un contenu, mais d’occuper une place. » Introduction :
La décence, chèr-e-s blanch-e-s...( 5ème partie)
[1ère partie] [2ème partie] [3ème partie] [4ème partie] Le colorblind « Mais au fond nous ne sommes qu’une seule race ».
Les agressions sexuelles du nouvel an : des crimes sexistes à l'instrumentalisation raciste.
Pendant la nuit du nouvel an, de nombreuses agressions sexuelles et parfois des viols ont eu lieu dans des villes allemandes et en Finlande. Les féministes ont toujours étudié, travaillé, analysé et dénoncé les violences sexuelles. C'est grâce à deux victimes de viol et à leur avocate, Gisèle Halimi, qu'on a pu en 1978, lors du procès d'Aix en Provence comprendre les répercussions psychiques possibles du viol sur les victimes.
Ressources
De nombreuses femmes noires et racisées ont contribué à l’évolution de la pensée féministe notamment par leurs écrits, leurs paroles, voici quelques lectures et vidéos qui compléteront votre propre reflexion Afroféministe et vous inspireront peut être dans la lutte contre l’hétéro-blantriarcat. bonne lecture Mwasi interviewé.e.s ABDOULAYE GASSAMA du Bondy Blog Le collectif Mwasi : « L’Afroféminisme n’est pas un bloc monolithique » Mégane Ghorbani pour Awid Afroféminisme en France : lutter pour s’auto-émanciper
Le sexisme expliqué à ceux qui n'y croient pas - Une heure de peine...
. Il y a des gens qui, simplement, refusent d'y croire : ça n'existerait pas, et puis c'est naturel, et de toutes façons, c'est la même chose pour les hommes. Freud racontait une histoire rigolote qui sonnait un peu comme ça, à propos d'un chaudron percé, mais passons : je ne suis pas là pour faire la psychanalyse du déni. Je vais plutôt essayer d'expliquer pourquoi le dernier argument, selon lequel les hommes aussi seraient discriminés, ne marche pas. Et pour cela, je vais me baser, one more time, sur la sexualisation dans les jeux vidéo. L'exemple de la sexualisation dans les jeux vidéo est intéressant parce qu'il a fait l'objet de réactions très claires dans le sens du "c'est pareil pour les hommes" : vous pouvez vous reporter aux commentaires des deux articles que Mar_lard a consacré à ce thème pour avoir quelques illustrations, ainsi qu'à ceux de mon dernier billet sur le thème.
11 manières dont les Blancs fuient leurs responsabilités face au racisme
Je suis blanche. J’écris et enseigne sur ce que signifie être blanc dans une société qui proclame que la race n’a pas de sens, mais qui reste profondément divisée par la race. Une partie fondamentale mais très difficile de mon travail consiste à amener les Blancs d’une compréhension individuelle du racisme – à savoir que seules certaines personnes sont racistes et que ces personnes sont mauvaises – vers une compréhension structurelle. Une compréhension structurelle reconnaît le racisme comme un système défaillant qui institutionnalise une répartition inégale des ressources et du pouvoir entre les Blancs et les racisé-e-s [people of color]. Ce système historique est pris pour acquis, profondément ancré, et travaille à l’avantage des Blancs.