Climat : « 2020, une parenthèse vertueuse sur une trajectoire mortifère ? » Pertes et profits.
La pandémie de Covid-19 est une étonnante machine à voyager dans le temps. En matière de développement du commerce électronique ou du télétravail, elle nous a violemment transportés du côté de 2025. Dans le domaine climatique, ce serait plutôt l’inverse. Elle nous a ramenés en 2016. L’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, la plus haute instance décisionnaire dans le domaine, se réunissait, à partir du lundi 22 février, pour la première fois depuis 2020, année hors norme.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi La chute historique des émissions de CO2 en 2020 ne devrait pas se prolonger Observée est un grand mot, car le dioxyde de carbone (CO2) ayant une durée de vie moyenne dans l’atmosphère de cent ans, les variations annuelles sont extrêmement difficiles à observer. Coronavirus : « Affronter le défi environnemental impose un changement de paradigme » La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyance.
Le grand historien des mentalités religieuses, Jean Delumeau (1923-2020), souriait volontiers des frayeurs de ses contemporains.
L’insécurité urbaine, les accidents d’avions ou les maladies chroniques ne l’impressionnaient guère : l’auteur de La Peur en Occident (XIVe-XVIIIe siècles, Fayard, 1978) avait côtoyé des périls infiniment plus menaçants en fréquentant assidûment les archives du Moyen Age et des débuts de la modernité en Occident. A cette époque, résumait-il, les hommes et les femmes étaient « exposés à la mort à chaque instant ». « Voilà pourquoi certaines peurs contemporaines me semblent excessives », concluait-il. Depuis le début du XXIe siècle, les citoyens du monde affrontent pourtant une menace que leurs ancêtres ignoraient – la hantise, non de leur propre mort, mais de celle de la planète. Les « inégalités extrêmes » des émissions de CO2 nous mènent vers une catastrophe climatique. C’est un chiffre prompt à marquer les esprits : le 1 % le plus riche de la planète est responsable de deux fois plus d’émissions de CO2 que la moitié la plus pauvre de l’humanité.Alors que les effets dévastateurs du dérèglement climatique se font plus que jamais sentir – incendies en Californie, fonte de la banquise arctique, débâcle du Groenland, vagues de chaleur en Europe –, l’ONG Oxfam et le think tank Stockholm Environment Institute assurent, dans leur dernier rapport, publié lundi 21 septembre, que ce sont les « inégalités extrêmes » en matière d’émissions de CO2, à l’œuvre depuis plusieurs décennies, qui précipitent le monde vers une catastrophe climatique.
Ce rapport, qui actualise de précédentes données parues en 2015, se focalise sur les années 1990-2015, une période critique pendant laquelle les émissions annuelles de CO2 ont augmenté de 60 %. Les résultats illustrent de manière éloquente l’enjeu de la justice climatique. Les entreprises pétrolières, incompatibles avec les efforts pour limiter le réchauffement climatique. Les majors du pétrole sont-elles compatibles avec l’accord de Paris sur le climat ?
Pour tenter de répondre à cette question, l’ONG Oil Change international (OCI) a passé en revue les engagements des principales compagnies. Le bilan est sans appel : « Aucun des plans climat n’est compatible avec l’objectif de l’accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique sous 1,5 °C », note le rapport publié mercredi 23 septembre. Une conclusion qui n’est pas vraiment surprenante, tant la prise de conscience climatique du secteur est tardive et peu partagée. Les entreprises européennes du secteur ont, dans leur discours, intégré les objectifs climatiques, alors que leurs concurrentes américaines ignorent totalement l’enjeu, soutenues par une administration Trump empreinte de climatoscepticisme. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Nicola Sturgeon : « Le changement climatique est une menace mondiale qui exige une action mondiale » En Asie et en Australie, le succès étonnant des vols direction nulle part.
Il n’aura fallu qu’une petite dizaine de minutes pour écouler les 134 billets, en dépit d’un prix variant entre 500 et 2 300 euros. « C’est probablement le vol qui s’est vendu le plus rapidement de l’histoire de Qantas », s’étonnait d’ailleurs le président-directeur général de la compagnie australienne, Alan Joyce.
Car si le vol QF787, qui doit décoller de Sydney le 10 octobre, va survoler plusieurs joyaux océaniens comme la grande barrière de corail ou encore le rocher sacré d’Uluru, il atterrira, sept heures plus tard… exactement au même endroit. Depuis plusieurs semaines, des vols « sans destination » se multiplient – notamment en Asie. En juillet, China Airlines, compagnie sise à Taïwan, avait ainsi proposé à la population en mal de voyage de « faux » vols, raconte l’agence de presse Reuters.
« Désormais, aucun endroit ni aucun d’entre nous n’est à l’abri du changement climatique » François Gemenne sur Twitter : "Si on me dit que je dois perdre 10 kilos d'ici 2030, je continuerai sans doute à boire trop de bière jusqu'en 2029. C'est pour ça que nous devons nous doter d'échéances plus proches pour nos objectifs climatiques. Je crois. Penser comme terriens - Ép. 5/5 - Environnement : qu'il est dur de convaincre ! Penser comme terriens - Ép. 5/5 - Environnement : qu'il est dur de convaincre !
Transport Aérien : « Le jour d'après ne ressemblera pas au jour d'avant » ! Nous ne croyons plus que le monde puisse continuer sur le modèle mis en place depuis un demi-siècle.
Dans la perspective du jour d'après notre organisation « RESTONS LES PIEDS SUR TERRE » souhaite apporter sa pierre à l’édifice. Dès les années 1960 des voix s’étaient élevées pour informer et avertir du danger d’une utilisation débridée des énergies fossiles. Le président US Lyndon Johnson en 1965, le rapport Meadows en 1972 et bien d’autres… Bruno Latour : « L’apocalypse, c’est enthousiasmant » Il est aujourd’hui l’intellectuel français le plus influent à l’étranger. Du reste, beaucoup de ses livres sont d’abord parus en anglais avant d’être publiés en France (où le monde académique ne lui a pas toujours réservé bon accueil).
Tour à tour philosophe des sciences, sociologue du droit ou anthropologue du métro, cet esprit libre a mis au point une méthode bien à lui, à la fois savante et narquoise, pour décrire notre modernité, en particulier la façon dont la société produit des valeurs et des vérités. « De la crise du coronavirus, on peut tirer des leçons pour lutter contre le changement climatique » Face à la crise du coronavirus, de nombreux gouvernements ont fait le choix de mettre en place des mesures radicales pour contenir l’avancée de l’épidémie, avec un impact économique sans précédent, encore difficile à chiffrer aujourd’hui.
Même si nous manquons encore de recul, il est prévisible que beaucoup de ces mesures de ralentissement forcé de l’économie ont induit une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre. On estime ainsi que ces émissions ont baissé de 25 % en Chine au cours du mois de février 2020, tandis que le trafic aérien mondial baissait de 4,3 % au cours du même mois – avant même que Donald Trump n’annonce, le 11 mars, l’interdiction pour les Européens de se rendre aux Etats-Unis. Réduction des particules fines en Chine Il sera sans doute difficile d’estimer l’ensemble des effets, à moyen et long terme, de la crise du coronavirus sur le climat. Quatre enseignement à tirer. L’appel de 1 000 scientifiques : « Face à la crise écologique, la rébellion est nécessaire » Tribune.