Tiens, mon smartphone parle ! C’est un objet que nous gardons tout le temps avec nous.
Il nous sert à nous réveiller, à écouter de la musique, à lire nos mails, des livres et à regarder des vidéos. Et voilà que depuis le début du confinement, le téléphone nous sert aussi à téléphoner. « Ce qui était le plus surprenant pour nous dans les jours qui ont suivi le confinement, ce n’était pas la data, ni le streaming télé mais les appels voix des mobiles qui ont doublé », observe Tim Wright, à la communication de l’opérateur Orange. Le 16 mars et les jours suivants, les points d’interconnexion entre réseaux (ce qui permet à un abonné d’un opérateur d’en appeler un d’un autre) étaient saturés et ont dû être redimensionnés pour éviter les embouteillages. Les gens décrochent ! Encore plus improbable que le retour du chariot à provision ou de la machine à pain, voilà que des amis se téléphonent sans raison pour prendre des nouvelles. Quand New York ploie sous les colis - Le Monde - 7/03/20.
3 commandes par sec : la livraison, dérive des temps modernes - Le Monde 6/03/20. Durant les vacances de février, face au manque de neige et aux températures anormalement élevées pour la saison en altitude (15 °C à 1 800 mètres), le conseil départemental de la Haute-Garonne a décidé de faire acheminer 50 tonnes de précieux or blanc par hélicoptère, sur les pistes de la station de ski pyrénéenne de Luchon-Superbagnères.
Coût total : 5 000 euros. Auquel il faut ajouter une polémique. En effet, cette manœuvre aérienne largement médiatisée n’a pas été du goût de la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne : « Enneiger les stations de ski par hélicoptère n’est pas une voie possible », avait-elle tranché sur Twitter. Par l’excès, cette opération héliportée est venue souligner le fait que nous baignons aujourd’hui dans un imaginaire envahissant : celui de la livraison.
A High-Tech Coronavirus Dystopia. For a few fleeting moments during New York Gov.
Andrew Cuomo’s daily coronavirus briefing on Wednesday, the somber grimace that has filled our screens for weeks was briefly replaced by something resembling a smile. Naomi Klein : “Ne laissons pas les géants du web prendre le contrôle de nos vies !” Courrier International et des tiers selectionnés, notamment des partenaires publicitaires, utilisent des cookies ou des technologies similaires.
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Si l’on en croit la courte fiction qui ouvre le récent essai de Laurence Devillers Les Robots « émotionnels » (éditions de l’Observatoire, 272 pages, 20 euros), on ne peut en douter. L’auteure y décrit les déboires d’un amateur de bon vin confronté, en 2025, aux divers systèmes d’intelligence artificielle (IA) qui l’entourent, programmés pour préserver son bien-être et sa sécurité. Entre sa voiture, son frigo, son assistante virtuelle et sa montre reliée à la plate-forme de son assureur, l’homme doit se résoudre à renoncer à un dernier verre, pris dans les mailles serrées d’un réseau d’attention et de bienveillance qu’il aurait bien envie de débrancher.
Qu’on ne s’y trompe pas, celle qui tient la plume n’a rien d’une technophobe. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le robot humanoïde, partenaire privilégié des autistes. Les données de santé, un trésor mondialement convoité - Le Monde - 02/03/2020. Nous sommes tous concernés mais le phénomène est tellement discret qu’il est difficile d’en prendre la pleine mesure.
La planète est devenue, en quelques années, une gigantesque chambre d’enregistrement où une multitude d’informations relatives à notre santé, que nous soyons malade ou bien portant, sont stockées et potentiellement analysées par des algorithmes dont la puissance et l’intelligence ne cessent de croître. « Le domaine du suivi de la santé, au-delà même de la maladie, explose littéralement, constate le médecin et biologiste Pierre Corvol, président de l’Académie des sciences. On voit se développer dans la société un désir de rester en forme pour profiter de la vie ou se conformer à l’image idéale de quelqu’un de performant. Cela a induit ces dernières années une activité commerciale phénoménale qui repose sur l’accessibilité des données massives de santé et de bien-être et leur traitement par des algorithmes d’intelligence artificielle [IA]. »
Quand la voiture autonome nous conduit à des questions morales - France Inter - 09/11/2019.