Pierre Moscovici : « La dette n’est pas un tabou » « La qualité de la dépense publique et la soutenabilité de la dette seront parmi les sujets économiques et politiques majeurs des prochaines années », estime Pierre Moscovici, à la tête de la Cour des comptes depuis juin.
L’ancien commissaire européen et ancien ministre de l’économie (2012-2014) de François Hollande s’exprime à l’occasion d’un rapport « pour une réforme du cadre organique et de la gouvernance des finances publiques », publié mercredi 18 novembre. Votre rapport alerte une nouvelle fois sur la dérive des comptes publics. En ces temps d’épidémie où la dépense publique doit sauver l’économie, votre mise en garde n’arrive-t-elle pas à contretemps ? Ce n’est pas mon avis. Le débat démocratique sur les finances publiques est essentiel et le rôle de la Cour des comptes, institution impartiale et indépendante, est d’éclairer ce débat.
Lire aussi Covid-19 : « L’urgence de la crise et les échéances électorales polluent les visions à long terme de l’exécutif » Elections américaines : le Parti démocrate en proie aux doutes malgré la victoire de Joe Biden. L’heure est aux doutes dans le camp démocrate.
Certes, Joe Biden a battu Donald Trump le 3 novembre et un miracle électoral pourrait encore lui offrir sur le fil la plus courte des majorités au Sénat à l’issue des deux élections qui font l’objet d’un second tour en Géorgie, le 5 janvier 2021. Mais les rêves d’un raz de marée de bulletins de vote qui aurait réduit le mandat du président sortant à une parenthèse se sont brutalement dissipés dès le soir du scrutin. Et un bon nombre de certitudes du Parti démocrate ont été balayées après les pertes essuyées à la Chambre des représentants. Les démocrates espéraient y augmenter leur majorité, elle a été au contraire divisée par deux et elle sera à défendre dès les élections de mi-mandat, qui se tiendront en 2022.
La fonction publique, un horizon qui n’attire plus la jeunesse. Le désaveu paraît sans appel.
Les concours de la fonction publique de l’Etat n’attirent plus les jeunes. En vingt ans, le nombre de candidats a fortement chuté : de 650 000 en 1997, ils n’étaient plus que 228 000 en 2018. Le record de 1988 (200 000 candidats) n’est ainsi plus très loin. Or, dans le même temps, le nombre de postes offerts, malgré des fluctuations, est globalement resté stable, s’établissant en moyenne à quelque 40 000 postes par an. Quant au nombre de jeunes diplômés, donc de candidats potentiels, il a, lui, augmenté… Bref, le constat est cinglant. « Ça, pour moi, c’est une alerte très grave », confiait la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, fin octobre.
« Les entrepreneurs précaires sont les premières victimes des restrictions sanitaires » liées au Covid-19. Tribune.
Alors que la France mène depuis deux décennies une politique volontariste de promotion de l’emploi indépendant, c’est précisément cette catégorie qui est aujourd’hui la plus touchée par la crise économique née du confinement. Selon l’enquête Emploi de l’Insee, l’emploi principalement indépendant pesait 12,1 % des emplois en 2019, contre 10,6 % en 2008. Il faut ajouter à cela des centaines de milliers de salariés cumulant une activité secondaire non salariée plus ou moins marginale. Au dernier trimestre 2019, 1,7 million de microentrepreneurs étaient « administrativement actifs », soit une hausse de 20 % en une année. Près de 1 million d’entre eux avaient déclaré un chiffre d’affaires positif, là aussi en hausse de 20 %, avec une moyenne de 4 000 euros de chiffre d’affaires par trimestre, un doublement en cinq ans.
. « Noyer la figure du “patron” dans celle de l’entrepreneur est un axe politique du patronat français » D’où vient cette exception française ? « Le décalage entre une économie qui va sortir exsangue de la crise et des marchés financiers robustes interpelle » Chronique.
Chaque jour, la litanie des commentateurs égraine les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Le chiffre d’affaires des entreprises s’effondre faute de clients, le chômage explose, le commerce mondial et l’investissement se sont soudainement figés, tandis que la Grande Dépression de 1929 est devenue le mètre étalon de ce qui nous attend au cours des prochains mois. Dans une période classique, une seule de ces informations aurait suffi à provoquer le krach du siècle. Mais voilà, depuis la violente correction enregistrée par les indices boursiers mi-mars, les marchés financiers, notamment américains, font preuve d’une étrange résilience. L’indice S&P 500, qui connut en avril sa plus forte hausse depuis 1987, a retrouvé son niveau d’il y a un an, alors que les perspectives étaient autrement plus favorables.
Tout cela est-il bien raisonnable ? Ce décalage entre une économie qui va sortir exsangue de la crise et des marchés financiers robustes pose question. « En Occident, les camps de la honte »