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Conséquences sociales

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Non, tout le monde n’a pas grossi pendant le confinement. Pouvoir respirer. George Floyd n’est pas le premier Afro-Américain victime de violences policières à signifier de la manière la plus simple à son agresseur que ce dernier est en train de le tuer.

Pouvoir respirer

En juillet 2014, Eric Garner a répété onze fois «I can’t breathe» («je ne peux pas respirer») avant de perdre connaissance, et alors qu’un officier du département de la police de New York l’immobilisait en l’étranglant. A cette occasion déjà, cette formule d’une évidence terrible était devenue l’emblème des militants américains des droits civiques et d’une grande partie de la communauté noire confrontée quotidiennement à des discriminations qui l’empêchent de vivre. A l’époque, un policier de l’Indiana avait cru devoir répliquer en vendant des chemises sur lesquelles était inscrit : «Respirez facilement : ne violez pas la loi.»

Une telle mise sous condition de l’acte le plus élémentaire de la vie humaine a heureusement plus de mal à être opposée à la colère actuelle des manifestants. Covid-19 : les classes populaires paient-elles le plus lourd tribut au coronavirus en France ? Si les personnes âgées constituent le gros des victimes de la pandémie, les travailleurs d’âge moyen ont également été affectés par le Covid-19.

Covid-19 : les classes populaires paient-elles le plus lourd tribut au coronavirus en France ?

C’est en particulier le cas des professionnels de la santé et des employés dont les postes, au contact du public, augmentent le risque d’exposition au coronavirus. Les demandes formulées par ces travailleurs de première ligne, qui allaient de la mise en place de mesures de protection sanitaire adéquates à la cessation des activités non essentielles ont fait la une des journaux. Dans le contexte de cette pandémie, les personnes occupant des emplois à bas salaires dans les services essentiels sont fréquemment contraintes, y compris pour des raisons économiques, de poursuivre leur activité en dépit des risques pour la santé. Des données récentes sur les hospitalisations liées au Covid-19 en France reflètent cette situation. Près de 40 % des personnes hospitalisées sont des adultes en âge de travailler Les comorbidités, des facteurs aggravants.

La Covid-19 creuse les inégalités d’aujourd’hui, mais aussi celles de demain. Au Québec comme ailleurs, la surreprésentation des personnes âgées parmi les victimes du nouveau coronavirus peut donner l’impression que l’infection tue avant tout les individus dont les résistances sont naturellement affaiblies — en l’occurrence, par l’âge.

La Covid-19 creuse les inégalités d’aujourd’hui, mais aussi celles de demain

Pourtant, au-delà des fragilités liées à l’âge ou aux gènes, le virus cible d’abord ceux que la société a rendus vulnérables. Ainsi, si la mortalité au Québec est une des plus élevées en Amérique du Nord, c’est d’abord en raison de la proportion élevée de personnes âgées vivant en établissements collectifs dans des conditions qui affectent leur santé, nonobstant le déclin « naturel » que l’âge inflige à celle-ci. Ceci dit, si elle jette une lumière crue sur le rôle de l’âge, la crise actuelle éclaire aussi celui de trois acteurs incontournables sur la scène des inégalités sociales de santé : la classe, le genre et la race.

Classe, genre et race Quant à la race, elle se tient souvent discrètement derrière la classe sociale. Les inégalités sociales face à l’épidémie de Covid-19 - État des lieux et perspectives. La crise sanitaire liée à l’épidémie du Covid-19 et ses conséquences économiques soulèvent deux enjeux majeurs en termes d’inégalités sociales.

Les inégalités sociales face à l’épidémie de Covid-19 - État des lieux et perspectives

D’une part, l’exposition au risque de contamination ainsi que le risque de développer des formes graves et de décéder sont inégalement réparties dans la population. Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz le rappelle : « Covid is not an equal opportunity killer » (Stiglitz, 2020). D’autre part, la crise du Covid-19 vient ajouter un mécanisme supplémentaire et nouveau dans sa nature et son ampleur dans l’histoire des épidémies : les inégalités face au confinement. Des travaux antérieurs sur de précédentes pandémies comme la grippe espagnole ou la grippe H1N1, ou d’autres maladies infectieuses comme la tuberculose ou la rougeole, insistaient déjà sur l’importance de la prise en compte des différents facteurs d’inégalités sociales afin de mieux maîtriser l’impact différentiel des prochaines pandémies (Quinn, 2014).

Société masquée

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