Trop d'écrans, pas assez d'activité physique : les adolescents en danger. Les deux-tiers des 11-17 ans ne bougent pas assez.
Ce constat édifiant est l'un des enseignements d'une récente étude de l'Anses (l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Pire encore : presque la moitié de ces jeunes (49%) est exposée à un risque élevé d'inactivité, avec moins de vingt minutes d'activités quotidiennes et plus de quatre heures passés devant les écrans. L'Anses qui souligne qu'"il est extrêmement rare qu’une évaluation des risques montre que les deux tiers de la population étudiée présentent un dépassement des seuils sanitaires, traduisant ainsi une exposition à un niveau de risque élevé pour la santé".
Et les différentes restrictions sanitaires prises depuis un an ont accentué cette tendance. Le mythe des digital natives : un frein à l’éducation au numérique. « C’est fou, on leur met une tablette entre les mains, et ils savent tout de suite quoi en faire !
». Qui n’a jamais entendu cette phrase, d’un parent ou d’un adulte, émerveillé devant les capacités d’un enfant devant un écran. Parce qu’ils seraient tombés dedans tout petit, les jeunes nés avec ces technologies auraient une maitrise innée du numérique. Ce concept, c’est celui des digital natives, théorisé et popularisé en 2001 par un journaliste américain, Mark Prensky1. Selon lui, naitre dans une époque où les outils numériques sont omniprésents modifient la façon d’agir et d’apprendre. Le complexe d’Obélix Non, grandir avec le numérique ne suffit pas à en maitriser les usages. Des pratiques numériques inégales Envoyer une pièce jointe par mail, rechercher des informations sur Internet, utiliser une plateforme numérique pour s’inscrire sont autant de pratiques face auxquelles les plus jeunes peuvent se sentir désemparés.
Le confinement montre que 30% des adolescents ne savent plus utiliser un PC. Avec la pandémie, l'enseignement à distance s'est démocratisé et a mis en exergue les lacunes des élèves en informatique.
D'après une étude relayée par le média suisse RTS, 30% des 9-16 ans n'utilisent jamais ou quasiment jamais d'ordinateur pour aller sur Internet, préférant leur smartphone ou leur tablette. Avec les confinements successifs et les mesures prises pour lutter contre la Covid-19, l'enseignement à distance s'est rapidement démocratisé et encore aujourd'hui de nombreux étudiants et lycéens doivent se plier au jeu des études à la maison. Ces changements ont d'ailleurs poussé l'Education National à mettre en avant l'usage de logiciels libres dans le cadre de l'enseignement à distance. Un projet intelligent, qui a le mérite de mettre tous les élèves sur un pied d'égalité, puisqu'ils ne sont pas soumis à l'achat d'une licence d'exploitation propriétaire, impérative pour utiliser la suite Adobe ou Microsoft Office par exemple.
Sommes-nous vraiment en train de fabriquer des “crétins digitaux" ? J’ai l’impression que le discours sur les jeunes et les écrans est en train de changer.
Alors qu’il y a quelques années, on vantait les compétences de ces digital natives - certes un peu accro à leurs écrans, mais tellement habiles à les manipuler - aujourd’hui, ce qu’on entend, ce sont le plus souvent des discours très alarmistes. Pour ne prendre qu'un exemple, en septembre dernier, un livre a connu un gros succès commercial et médiatique “La fabrique du crétin digital”, d’un neuroscientifique du nom de Michel Desmurget. Sa thèse : les écrans sont un danger pour les jeunes - enfants et ados -, les études neuroscientifiques le prouvent. On est en train de fabriquer une génération perdue, qui aura le choix entre l’obésité, l’addiction, et toutes sortes de troubles émotionnels et cognitifs. Evidemment, ce discours me parle.
Pour éduquer à l’information, être un « digital native » ne suffit pas. Ce lundi 18 mars 2019 débute la trentième semaine de la presse à l’école, sur le thème de « l’information sans frontière ».
Accompagnés de leurs enseignants, les élèves s’apprêtent à découvrir les coulisses des rédactions, à monter leur propre journal, à manier micros et caméras. Un point d’orgue dans leur formation à la culture de l’information ? Inscrite dans les programmes scolaires et, depuis 2015, dans le décret fixant le socle commun de connaissances, de compétences et de culture que doivent maîtriser les jeunes en fin de collège, l’éducation aux médias et à l’information est censée s’échelonner tout au long de l’année scolaire. Les enjeux sont considérables, et ils ont surgi avec violence au moment de l’attentat de Charlie Hebdo. Un terrain complexe Dans les textes, l’éducation aux médias et à l’information (EMI) est intégrée dans le parcours de formation des enseignants. Comment utiliser des techniques sans introduire de confusion entre information et numérique ? Le confinement montre que 30% des adolescents ne savent plus utiliser un PC.